Les Dialogues (Presque) Imaginaires > Episode 5 : Collomb / Tryph

Régulièrement, au gré de l’actualité et des différentes prises de position, retrouvez sur lyoncapitale.fr un feuilleton passionnant. Parce que, comme l’écrivait Paul Auster dans La chambre dérobée, "chacun sait que les histoires sont imaginaires. Nous savons qu’elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs". Dans ce cinquième épisode (presque) imaginaire, inspiré par le commentaire d’un internaute "Tryph" sur notre site, Gérard Collomb discute donc avec… "Tryph". Qui a dit que l’absurde était décidément absurde ? Pourquoi ? Et pourquoi pas ?

Tryph : Ces journalistes quand même, vous avez raison Monsieur le Maire, ils sont un peu tarés ! Quand on veut des réponses valables, on commence par poser des questions valables. "Pourquoi des émeutes à Lyon ?" Ils demandent. Moi je dis : "Et pourquoi pas ?"

Gérard Collomb : Calomnie ! Il n’y a pas eu d’émeutes !

T : Bien envoyé, Monsieur le Maire, bien envoyé ! Pourquoi étiez-vous au Japon ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Je n’ai jamais été au Japon !

T : Excellent, Monsieur le Maire ! Excellent ! Pourquoi y a-t-il autant de braquages à Lyon ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Il n’y a pas de braquages !

T : Très bien, très bien ! Pourquoi y a-t-il de la corruption au Grand Lyon ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Il n’y a pas de corruption au Grand Lyon !

T : Vous êtes en forme ! Magnifique ! Pourquoi soutenez-vous Rivalta envers et contre tout ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Je n’ai jamais soutenu Rivalta !

T : Euhhh… Celle-ci est moins bonne… C’est pas grave hein, on s’exerce. Monsieur le Maire, pourquoi soutenez-vous DSK ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Je n’ai jamais soutenu DSK !

T : Monsieur le Maire, c’est pas la bonne réponse ça, c’est pas la bonne... Concentrez-vous, je vous en prie. Le principe ! n’oubliez pas le principe. Pourquoi vous dites-vous de gauche en prenant des positions de droite ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Je n’ai jamais été de gauche !

T : Monsieur le Maire, qu’est-ce qui vous arrive ? Vous aviez pourtant bien commencé… C’est le décalage horaire ça. Pourquoi deux et deux font quatre ? Et pourquoi pas ? Pourquoi le blanc n’est pas noir ? Et pourquoi pas ? Pourquoi la nuit suit-elle le jour ? Et pourquoi pas ? C’est simple quand même !

GC : Calomnie ! Ce n’est pas simple !

T : On ne va pas y arriver. Pourquoi ? Et pourquoi pas ?

GC : Pourquoi quoi ? Pourquoi "pourquoi" ? Ou pourquoi "pourquoi pas" ? Et pourquoi pas ? Et pourquoi "pourquoi pas" ?

T : Non, ça c’est la question, pas la réponse. Je récapitule : moi je vous demande pourquoi et juste après je rajoute pourquoi pas. Et vous, vous me répondez calomnie. Pourquoi pourquoi ? Et pourquoi pourquoi pas ? Vous me suivez ? Et pourquoi pas ?

GC : Cal… Calomnie ? Euhh… C’est ça ?

T : Voilà, Monsieur le Maire, voilà. Pourquoi. Enfin, je voulais dire "voilà pourquoi". Et pas "voilà ! pourquoi ?". Voilà. Pourquoi. Et pourquoi pas "voilà pourquoi". Et pas "pourquoi pas". Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Vous m’avez dit de dire pourquoi. Et je vous réponds calomnie. C’est vous qui m’avez dit de dire pourquoi et après vous dites que j’y arrive pas. Pourquoi ? Et pourquoi pas ?

T : Très bien, Monsieur le Maire, je sens que ça vient, vous le tenez, là, vous le tenez.

GC : Calomnie !

T : Monsieur le Maire… Non ! Je n’ai pas encore dit pourquoi. Ni pourquoi pas. Attendez le signal ! Pourquoi ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie !

T : Bravo, Monsieur le Maire, bravo. Demain on essaiera le parce que. Pourquoi ? Et pourquoi pas ?

GC : Calomnie ! Calomnie ! Calomnie !

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