Le ministre de l'Education nationale, un brin dissipé, était à Feyzin ce mardi en compagnie de la ministre des Sports et de l'Education populaire, Valérie Fourneyron à l'occasion de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.
"Une école de la bienveillance qui s'oppose à une école de la souffrance", "une école ouverte", "une révolution pédagogique". Voilà pour les éléments de langage que le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a martelé au cours de sa visite à l'école de Feyzin sur le thème de la réforme des rythmes scolaires. Car la ville du Grand Lyon fait partie de ce premier quart des municipalités françaises a avoir fait le choix de mettre en application la réforme dès cette rentrée 2013. Et cela devrait vraisemblablement bien se passer selon le ministre. Les représentants de la Ligue de l'enseignement se disent même prêts à "assurer le SAV de la réforme". Car "tout n'est pas parfait, et il y aura des ajustements à opérer", concède Vincent Peillon. Mais sa réforme, il y croit et il n'en sort pas. Au point de glisser à plusieurs reprises dans son discours "nous instituteurs". Ce serait presque la naissance du premier instit de France qui voit "une révolution", non pas dans l'allongement de la semaine mais dans le raccourcissement des journées.
Les parents "dans l'expectative"
Mais au moment de donner la parole aux parents d'élèves, il y a comme un léger flottement. Sans être opposés à la réformes, ceux-ci s'interrogent. Plus informés que concertés, ils attendent de voir. "Nous sommes dans l'expectative", précise une déléguée des parents d'élèves. L'augmentation du temps de présence des enfants à l'école inquiète et les parents sont surtout curieux de voir "à la longue", le retour de leurs enfants.
Pas de quoi miner le moral d'Yves Blein, le député-maire de feyzin, particulièrement impliqué dans la réforme, et qui a fait office de bon élève. Dans le costume du pitre mardi, on retrouvait peut être plutôt le ministre Peillon. Alors qu'un intervenant d'une activité ornithologique prend la parole, le ministre se retourne vers Yves Blein : "Parce qu'il y a des oiseaux à Feyzin?", interroge-t-il, surpris et immédiatement corrigé par Yves Blein qui vante les petits bijoux de la faune de Feyzin et le "faucon qui niche sur la torchère de feyzin". Exotique.
Mais outre les activités nature, la municipalité a décidé de proposer théâtre, poney, éveil aux médias... gratuitement. Une liste pléthorique qui a inspiré le ministre de l'Education nationale qui voit déjà une vertu : "Bientôt, les enfants de Feyzin pourront jouer de la guitare sur un poney en regardant les oiseaux et en découvrant la nature".