La mobilisation des Gilets jaunes a attiré les groupuscules nationalistes et antifascistes lyonnais. Une convergence contre-nature pour ces mouvances rivales, dont les confrontations émaillent les samedis de mobilisation. Tirant parti d’un mouvement ambigu, chaque camp y trouve une résonance à ses propres combats.
Une fracture dans la foule. Samedi 19 janvier, acte X du mouvement des Gilets jaunes à Lyon. Les manifestants passent dans une rue étroite, non loin des quais de Saône. Le calme règne entre deux barrages de policiers, l’air est sain avant le prochain nuage de lacrymos. Soudain, la foule est coupée en deux par un combat improvisé. Une vingtaine d’hommes se jettent les uns contre les autres, certains armés de bâtons. L’un d’eux est jeté à terre, bourré de coups de pied, puis relevé et éjecté vers l’arrière de la marche. Les deux tiers des combattants se projettent alors vers l’avant, vainqueurs. L’un d’eux se retourne, crâne chauve et tatouages sur le visage : “On les a chargés, les communistes !” “Ce sont des anti-antifascistes”, explique Adrien, resté à l’écart. “Il s’est passé la même chose la semaine dernière. Ils n’acceptent pas que l’extrême gauche scande “Lyon antifa”, poursuit le jeune manifestant, lui-même royaliste proche de l’Action française. Eux répondent en chantant : Gilets jaunes, tous ensemble !”Il vous reste 82 % de l'article à lire.
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