Les deux organisations nationalistes basées à Lyon vont être dissoutes par décret présidentiel. Mais, ni Yvan Benedetti ni Alexandre Gabriac, leaders des deux mouvements, ne croient en leur disparition.
Les associations des Jeunesses nationalistes et de l'Œuvre française ont été dissoutes, ce mercredi 24 juillet, en conseil des ministres. François Hollande devrait très rapidement en signer le décret. Pour le ministre de l'Intérieur, il s'agit, avec le signe de cette double dissolution de groupes, tous les deux basés à Lyon, d'apporter "des réponses fermes à la montée de la violence et de la dangerosité de ces groupuscules".
Créée en 1968, l'Œuvre française était jusque-là la plus ancienne organisation d'extrême droite encore en activité. Pour Manuel Valls, elle "propage une idéologie xénophobe et antisémite avec des thèses racistes et négationnistes qui exaltent la collaboration et le régime de Vichy". "Elle est organisée comme une milice privée, avec des camps d'entraînement paramilitaires", précise le ministre à l'origine de cette proposition de décret, qui ajoute que "l'Œuvre française constitue une organisation dont les soubassements idéologiques pèsent depuis des décennies sur l'extrême droite française".
Alors que la rumeur de la dissolution circulait déjà, le numéro un de l'Œuvre française Yvan Benedetti s'était fendu d'un message sur son compte Facebook : "Une seule réponse simple, claire : Dissolution ? Non."
“Un discours qui divise l’humanité”
Branche ayant émergé depuis 2011 de l'Œuvre française, les Jeunesses nationalistes emmenées par Alexandre Gabriac, l'élu régional exclu du FN pour avoir fait un salut nazi, seront donc également dissoutes. "Ils se sont illustrés dans de nombreuses opérations coups de poing et ont été très régulièrement partie prenante dans des affaires mêlant intimidation et dégradation de biens publics. En 2012, ils avaient notamment une action lors d'un déplacement sur un chantier de construction de la mosquée de Beauvais avec un slogan "Foutons-les dehors"", tient à rappeler la porte-parole du Gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qui évoque "un discours qui divise l'humanité et la hiérarchise".
Mais, comme son ami Yvan Benedetti, Alexandre Gabriac ne croit pas en une fin de son mouvement : "Le nationalisme est avant tout dans les cœurs et dans les âmes, ce n'est donc pas un décret formulé par des représentants d'un Etat illégitime qui nous arrêtera. Croire que dissoudre par un bout de papier nos associations stoppera notre détermination et notre avancée relève du fantasme. L'avenir est à nous", a-t-il affirmé sur les réseaux sociaux.
(MàJ 18h50)