En début de semaine, les secrétaires départementaux du Front national ont découvert dans leurs boîtes mails des bons de commande pour recevoir leur matériel de campagne. Soupçonnés d’avoir été vendus au triple de leur prix aux candidats FN lors des élections législatives de 2012, ces kits de campagnes ont reçu un accueil mitigé.
“Nous avons eu l’information hier, nous aurons des kits de campagne cette année”, annonce Muriel Coativy, la secrétaire départementale du Front national dans le Rhône et candidate dans la 12e circonscription. Affiches, tract, site Internet… Autant de ressources qui sont proposées aux candidats aux législatives, malgré un parfum de soufre hérité des dernières élections.
Ce mercredi soir se tiendra une réunion législative pour expliquer le concept de ces kits aux quatorze candidats FN de la région. “On a des nouveaux candidats, c’est important de leur expliquer les avantages et les inconvénients, explique la secrétaire départementale, avant de détailler : Ça dépend essentiellement du tract local. Si on compte faire quelque chose de très ciblée sur le secteur... Dans ce cas-là, c’est vrai que le kit de campagne reste assez généralisé sur des thématiques nationales. Chacun est libre de voir quel type de campagne il veut mener sur son terrain.”
Mais certains candidats investis par le FN boudent ces sulfureuses aides de campagne. “Je compte faire ma campagne moi-même, avec mes financements”, explique Antoine Mellies, candidat dans la 11e circonscription du Rhône, tout en refusant d’expliquer plus amplement ses motivations. “Chacun est libre d’y souscrire ou non, l’appuie Muriel Coativy. Moi, j’y souscrirai. À chacun de voir comment gérer son compte de campagne.”
Des kits facturés 16 650 € en 2012, et 5 500 € en 2017
Lors des législatives de 2012, le coût d’un kit de campagne pour les candidats du Front national s’élevait à 16 650 €. Produit par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, ces prestations étaient présentées comme “obligatoire” à tous les candidats investis. Pour les financer, le microparti Jeanne proposait aux candidats des prêts équivalents à leur coût, à un taux de 6.5 %. Mais c’est l’État français qui aurait reçu la facture au titre de remboursement des frais de campagne. Un système qui aurait permis à la société Riwal d’engranger 1.6 million d’euros d’après les comptes de la campagne. Au point d’attirer l’attention de la justice qui a convoqué le parti devant le tribunal correctionnel pour répondre de son financement.
Selon des documents consultés par Le Monde, l’édition 2017 du kit de campagne comprend “la personnalisation des documents de campagne officiels” (300 €), “la conception et l’impression d’un journal quatre pages de campagne” (3 500 €), “l’administration d’une page personnelle sur le site portail de la campagne du FN” (400 €), “une expertise comptable de A à Z” (1 300 €). Toutes prestations cumulées, il atteint la somme totale de 5 500 €, soit le tiers du prix en 2012. Cette année, le FN proposerait de prêter lui-même l’argent pour financer ces prestations, avec un taux de 5 % d’intérêt remboursable sur 9 mois.
Sachant que les banques françaises, aux ordres, ne prêtent pas au FN, comme si celui-ci allait faire moins de 5% aux élections présidentielles, ce n'est pas choquant que le FN se débrouille comme il peut en 'étirant' la loi au maximum.
@ Inesp : . arrêtez cette légende. Vous avez vu ce que proposait en garantie du prêt, le FN ? Comme tous les partis politiques, le parti FN reçoit de l'Etat environ 1,7 euros par an et par électeur, donc l'Etat finance le FN. S'ils ne 's'en sorte' pas, allez mettre le nez dans leurs comptes pour voir ce qu'ils en font. Mais la transparence totale existe-t-elle ? :o) . Vivement un civilisation post-monétaire pour priver tous les magouilleurs de ce qui leur permet d'écraser les autres.