Montage Geourjon-Broliquier
C. Geourjon et D. Broliquier

Les perdants de l'alliance UDI-UMP

Christophe Geourjon et Denis Broliquier © montage Lyon Capitale

C. Geourjon et D. Broliquier

Pour arriver à conclure l'accord entre l'UMP et l'UDI, de nombreux élus de chaque camp ont dû faire des concessions. À ce jeu, il y a des perdants dans les deux camps mais plus particulièrement à l'UDI où Christophe Geourjon n'a pas réussi à s'affirmer en leader. Quant au maire du 6e, Jean-Jacques David, l'accord le prive de sa mairie.

Jean-Jacques David

David Jean-Jacques © DR

Il est actuellement maire du 6e et conseiller général. En mars 2014 puis avec la création de la métropole, il ne sera que conseiller municipal et métropolitain. Au jeu de l'alliance, il est celui qui perd le plus de mandats. "Il a même failli tout perdre. Durant les négociations, Denis Broliquier ne demandait rien pour lui. Nous avons été très surpris. Nous avons dû insister pour qu'il figure sur nos listes", glisse un proche de Michel Havard. De peur de l'affronter dans les urnes, l'UMP l'a imposé sur le contingent des élus UDI. "Nous ne pouvons pas aborder le scrutin divisé et dans le 6e, il aurait pu faire un bon score", pointe un élu UMP. Cette "relégation", Jean-Jacques David l'aborde pourtant avec le sourire. Un centriste en rigole : "Dès le mois d'août, nous avions qu'il faudrait lâcher le 6e, ce qui nous empêchait pas d'hurler publiquement sur le fait que nous ne voulions pas le lâcher".

Fabienne Lévy

Fabienne Levy © Tim douet ()

Fabienne Lévy affiche un bonheur exubérant. En public du moins. L'élue du Parti radical valoisien a obtenu l'assurance de siéger au conseil municipal et de migrer du 1er au 6e arrondissement. Mais c'est à peu près tout. Et pourtant elle en demandait beaucoup plus : conserver son siège au conseil communautaire. "Elle voulait aussi être députée européenne, repartir à la région. Il n'y a que l'investiture à la présidentielle qu'elle a oublié de demander", persiffle un élu UMP. "Ses demandes n'ont aucune résonance avec son poids politique", raille un conseiller municipal qui rappelle son score aux législatives : 2,56%. Durant la longue négociation, celle qui déplorait l'arrivée à l'UDI de Denis Broliquier, dont elle n'a pas oublié l'épisode milloniste, s'est pourtant trouvé un allié objectif en la personne du maire du 2e arrondissement. Elle l'a appuyé dans sa volonté d'en obtenir toujours plus de l'UMP.

Laure Dagorne

laure_dagorne_ump_2 ()

Elle est l'un des plus proches soutiens de Michel Havard depuis 2008. Et pourtant Laure Dagorne n'en est pas vraiment récompensée. Candidate aux législatives de juin 2012, elle s'imaginait volontiers porter la liste dans le 7e arrondissement. "Comme on pense 7e, on pense Laure Dagorne", prévenait lundi matin Michel Havard. La conseillère municipale du 7e a toutefois du laisser la première place sur la liste à Christophe Geourjon. "Elle a su faire primer l'intérêt général", l'encense Michel Havard. En cas très improbable de victoire, elle serait toutefois maire d'arrondissement.

Nora Berra

Berra ()

©tim Douet

L'ancienne secrétaire d'État aurait aimé conduire la liste dans le 3e mais Michel Havard lui a préféré Pierre Bérat. Si le candidat UMP a facilement réussi à pardonner à Emmanuel Hamelin d'avoir rallié Georges Fenech durant la primaire, Nora Berra n'est pas revenue en odeur de sainteté. La droite lyonnaise s'est seulement battue pour qu'elle puisse figurer en deuxième position quitte à braquer Fouziya Bouzerda, au point de rallier Gérard Collomb. "Même si elle n'a pas eu ce qu'elle voulait, je suis certain qu'elle fera le boulot pendant la campagne. Elle n'a pas le choix si elle veut pouvoir repartir aux élections européennes", pointe un conseiller municipal UMP. Depuis sa sortie du gouvernement au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy, Nora Berra peine à valoriser son expérience ministérielle.

Christophe Geourjon

Geourjon ()

À la question "qui sera majoritaire au sein du groupe UDI ?", Denis Broliquier répond par un grand sourire plein de gourmandise. Dans l'accord interne aux centristes, le maire du 2e et le leader de l'UDI, Christophe Geourjon, se sont répartis les postes à 50/50. Dans les faits, Denis Broliquier pense gagner son duel interne à la famille centriste. À l'été, les deux hommes se sont écharpés pour prendre le contrôle du centre-droit lyonnais. Christophe Geourjon l'avait emporté. Au final, il ne s'agissait que d'une victoire à la Pyrrhus. Durant toute la période des négociations, le conseiller municipal n'a jamais pu enfiler le costume du patron. L'arrivée de Denis Broliquier à la table des négociations a ainsi rendu les négociations avec l'UMP plus compliquées.

De nombreux interlocuteurs sont apparus en cours de route comme Pierre Jamet, ancien directeur de cabinet au conseil général. Au final, Christophe Geourjon n'a pas vraiment eu le dernier mot. Les réunions importantes se sont tenues à l'Hôtel du Département sous le patronage de Michel Mercier qui reste le grand patron du centre. Dans la bataille, Christophe Geourjon a aussi perdu l'une des alliées les plus talentueuses : Fouziya Bouzerda qui a préféré partir avec Gérard Collomb plutôt qu'aux cotés de l'UMP et de Denis Broliquier. Pour se consoler, le chef de file des centristes peut estimer qu'il a réussi à concrétiser son souhait : partir dès le premier tour avec la droite.

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