L’heure du bilan approche et si les grandes lignes des programmes de Bruno Bernard et Grégory Doucet ont été respectées, les écologistes ont parfois revu à la baisse leurs ambitions.
Trois limites du modèle lyonnais de Gérard Collomb s’étalaient au grand jour en 2020. La course à l’attractivité avait délaissé les besoins du quotidien en équipements publics. Les mobilités viraient au casse-tête. Le logement manquait, surtout à prix abordable. Les candidats Bernard et Doucet proposaient de corriger ces revers de la médaille. Cinq ans plus tard et à un an du verdict démocratique, leur réussite n’est pas toujours évidente. La dette patrimoniale régulièrement évoquée par les écologistes se résorbe à Lyon où un quart du budget d’investissement a été consacré à un plan de remise aux normes et de construction d’écoles. La sécurisation de leurs abords avec la mise en place d’une cinquantaine de “rues aux enfants” fait partie des paris que même l’opposition juge gagnants. Les opérations de végétalisation ont essaimé partout en ville. Chaque chantier, et il y en a beaucoup en ce premier semestre 2025, est mis à profit pour planter des arbustes. Les grandes forêts urbaines promises en 2020 ne seront dans un an qu’une suggestion de présentation, un peu comme sur les emballages des aliments ultra transformés. Celle de la Part-Dieu ne ressemblera pas en mars 2026 aux visuels fournis par les cabinets d’études. Les exécutifs verts refusent de planter des arbres adultes, il faudra donc attendre une bonne poignée d’années pour juger sur pièces cette forêt urbaine.
Carte postale
Pour le reste, le bilan des écologistes sera question d’interprétation. À propos du logement, les objectifs fixés, 6 000 logements sociaux construits par an, ne seront pas atteints. Le seuil était trop ambitieux et s’est fracassé sur une crise immobilière et l’incapacité à travailler avec des maires de droite réticents à l’idée de construire. Sur les mobilités : les écologistes sont restés dans leur couloir de nage : small is beautiful. Le tram a été préféré au métro pour des raisons budgétaires. La voiture a fait de la place au vélo et à la marche. Le trafic routier, et subséquemment la pollution, diminue de 12 %. Mais comme pour la température, il convient de distinguer le réel du ressenti. En ce début d’année, les écologistes ont les oreilles qui sifflent et sur les réseaux, il est souvent question de jungle urbaine. Notre enquête d’opinion Ifop-Fiducial pointait que 56 % des Lyonnais interrogés estiment que leur ville évolue mal. Le mécontentement généré par les travaux a fait souffler un vent de panique dans les couloirs de l’hôtel de ville et à la Métropole. Grégory Doucet et Bruno Bernard, surtout, arrondissent les angles depuis quelques semaines de peur d’être éconduits en 2026. Les annonces de report ou des ambitions revues à la baisse se multiplient. Les écologistes sont persuadés que dans un an la carte postale finale, une fois les pelleteuses parties, sera conforme aux promesses de 2020 et à une ville apaisée.
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