Désigné comme chef de file de l’UDI pour les municipales à Lyon, Christophe Geourjon s’appuie sur un programme bâti au fil des ans. L’UMP, qui souhaite une alliance avec les centristes dès le premier tour, lorgne dessus avec gourmandise. Si la plateforme programmatique est prête pour la campagne, les intentions de Christophe Geourjon et de l’UDI restent floues. Réservé et peu va-t-en-guerre, le leader centriste pourrait, comme en 2008, décider de rallier l’UMP dès le premier tour. Chez le chef de l’UDI, les idées sont plus nombreuses que les ambitions. Malgré un sens très prononcé de la mesure (et sans doute un manque de sens politique), il est aujourd’hui celui qui porte l’opposition la plus construite au maire de Lyon. L’entretien politique de Lyon Capitale-le mensuel de novembre. Extraits.
Lyon Capitale : L’UDI vous a investi comme chef de file pour les municipales sans vous laisser le choix de la stratégie à adopter. Paris décidera pour vous du scénario : autonomie ou alliance avec l’UMP dès le premier tour. À titre personnel, que privilégiez-vous ?
Christophe Geourjon : Savoir si nous devons monter une liste 100 % UDI n’est pas un enjeu, mais de la politique politicienne. Je suis ouvert à tous les scénarios : autonomie, alliance avec le MoDem, voire avec l’UMP. (…) J’aimerais que nous puissions nous allier au MoDem, mais il faut aller vite et rester cohérent.
Vous êtes le candidat qui, jusqu’à présent, formule le plus de propositions. En revanche, il est difficile de sentir chez vous une grande envie de devenir maire...
Je peux apparaître comme quelqu’un de discret parce que je ne me rends pas à toutes les soirées VIP de Lyon, mais y participer n’a pas d’intérêt. Ce n’est pas le rôle d’un politique. Être cité cent fois dans Lyon People ne me rendra pas plus efficace ou légitime pour être maire de Lyon. (…)
Que préconisez-vous ?
Il faut limiter le nombre d’élus dans l’exécutif. Sur l’écologie, par exemple, il y a tellement d’adjoints qu’il est difficile de savoir qui fait quoi. Aucun n’a une vision complète, à part Gérard Collomb. [Quant] à la pression fiscale, elle atteint des niveaux suffisants. Gérard Collomb ne peut pas se retrancher derrière le fait que ses prédécesseurs avaient plus augmenté les impôts que lui. Il ne peut pas continuer à accroître la pression fiscale indéfiniment. Je retiens aussi de ce second mandat les échecs de la politique d’événementiel, qui sont imputables à la méthode Collomb. (…)
L’opposition énumère souvent la liste des salons qui sont partis. Pour autant, il est difficile de dire que Lyon est une ville qui décline dans le paysage français. N’est-ce pas de la mauvaise foi d’opposant ?
Effectivement, Lyon ne décline pas, car la ville a une dynamique très importante et qui n’est pas nouvelle. À écouter Gérard Collomb, Lyon est né en 2001 mais, sur plein de dossiers, il n’a fait que poursuivre les démarches entreprises par ses prédécesseurs. (…) Il s’approprie le succès de nos universités, mais elles existaient bien avant lui et continueront bien après.
Comment procéderiez-vous avec les entreprises ?
Je veux lancer un appel d’offres pour que les équipements publics soient approvisionnés en énergie renouvelable. Pour développer les filières industrielles, je pense qu’il est plus constructif d’en passer par là plutôt que par des allègements fiscaux ou des primes qui opèrent comme des emplois aidés. Les collectivités peuvent, avec la puissance de leur commande publique, impulser des filières. La Ville de Genève le fait depuis trois ou quatre ans.
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L’intégralité de cet entretien est à lire dans
Lyon Capitale n°727 (novembre 2013), en vente en kiosques depuis le 25 octobre, et dans notre boutique en ligne.