Alain Blum, Mario Stasi, Thomas Rudigoz et David Kimelfeld

Licra et métropole ne veulent pas d’un Lyon vitrine de l’extrême droite

La Licra et la métropole de Lyon vont s’associer pour que la “capitale de la Résistance ne soit pas la vitrine de l’extrême droite”. Une annonce faite ce jeudi lors d’une conférence de presse où l’absence de Gérard Collomb a été remarquée.

De nombreux élus lyonnais ont signé un manifeste pour que “Lyon, capitale de la Résistance, ne soit pas la vitrine de l’extrême droite”. Parmi les signataires, les députés du Rhône, le bâtonnier de Lyon, le maire de Villeurbanne, le président de la métropole ou encore l’acteur Clovis Cornillac. “Il faut lutter contre cette gangrène, mais aussi déconstruire cette image de Lyon, capitale de l’extrême droite, parce que ça ne correspond pas à la réalité”, a déclaré David Kimelfeld ce jeudi après-midi au club de la presse, en compagnie du président de la Licra, Mario Stasi, et de son président régional, Alain Blum, et du député Thomas Rudigoz, dont la circonscription comprend le Vieux-Lyon. Selon le président de la métropole, les mouvements installés à Lyon ne représentent que “200 à 300 personnes qui s’agitent”.

“La métropole est là pour apporter son soutien”

De son côté, la Licra souhaite “s’engager encore plus fortement sur le plan local”et appelle les défenseurs de “l’universalisme”à “mener à Lyon la bataille intellectuelle, morale et militante afin de faire savoir, au moment où s’ouvre à Lyon une école de l’extrême droite, que cette dernière ne trouvera pas dans notre ville la tribune identitaire qu’elle espère”. Mario Stasi, son président, a notamment appelé à la dissolution (sur la base de l’article L. 212-1 du Code de la sécurité intérieure) des mouvements Génération identitaire et Bastion social. Un Bastion social qui a récemment vu ses locaux fermés par la mairie de Lyon. M. Stasi a par ailleurs demandé aux collectivités locales de faire très attention à qui elles attribuent des subventions. “Il faut aussi faire attention à certains antiracistes qui avancent masqués et qui diffusent des messages dangereux en disant qu’un Noir doit être défendu par un Noir, un Blanc par un Blanc et des petits pois par des petits pois”, a-t-il affirmé.

Afin de faire de la prévention, la métropole et la Licra ont annoncé leur intention de signer une convention pour porter le message de l’universalisme dans les collèges, sur les terrains de sport, etc. “La métropole est là pour apporter son soutien. Elle doit jouer un rôle d’accompagnement du travail de la Licra justement parce qu’elle a la compétence des collèges, du social et du sport”, a expliqué David Kimelfeld, qui s’est par ailleurs associé aux demandes de dissolution des groupes extrémistes.

L’ombre de Gérard Collomb

Personne n’a parlé de lui, ou alors à demi-mots sans le nommer. Mais il était difficile de ne pas remarquer l’absence de Gérard Collomb parmi les signataires du manifeste. Le maire de Lyon n’était pas non plus présent lors de la conférence de presse, où il était représenté par son adjoint à la Sécurité, Jean-Yves Sécheresse. “On lui a envoyé [le manifeste] quand il était encore ministre et après les signatures étaient closes”, a tempéré Alain Blum. “Pourtant, une invitation lui a été adressée depuis pour aujourd’hui”, confiait un des participants à la conférence de presse. Mario Stasi regrette de “ne jamais avoir eu de réponse”de celui qui était ministre de l’Intérieur sur la demande de dissolution des mouvements identitaires. “Les choses bougent en France depuis qu’il est parti de Paris et c’est aussi quand il est parti de Lyon que les choses ont commencé à changer ici…”, faisait observer un autre participant.

Questionné à de très nombreuses reprises en conseil municipal sur la présence de l’extrême droite dans le Vieux-Lyon, Gérard Collomb n’a en effet jamais pris de position publique forte, préférant renvoyer dos à dos extrême droite et extrême gauche. “Heureusement, des modifications arrivent dans la politique lyonnaise, dont le combat sur la présence de l’extrême droite est de plus en plus affirmé”, s’est félicitée Nathalie Perrin-Gilbert, la maire du 1er arrondissement. Une “modification” qui s’est surtout fait sentir après l’élection de Georges Képénékian. “Sachez que ma détermination [contre l’extrême droite, NdlR] est totale, avait déclaré celui-ci au conseil municipal, en mai dernier. J’aurai l’occasion de vous informer sur cette gangrène qui s’installe à bas bruit à Lyon, enfin de moins en moins à bas bruit depuis l’arrivée de la soi-disant université de sciences politiques.” “C’est grâce au travail amorcé par Georges Képénékian en tant que maire de Lyon que le Bastion social a été fermé”, ajoutait une personne présente.

L’hommage à Marie encore annulé ?

Thomas Rudigoz a assuré ce jeudi qu’une annulation de la marche en hommage à Marie allait être demandée par les autorités. Pour rappel, le préfet du Rhône avait annulé cet événement l’an passé à cause “des antagonistes avec d’autres groupes extrémistes pouvant déclencher des troubles à l’ordre public en présence de nombreux spectateurs de la Fête des lumières”. Mais le tribunal administratif avait cassé cette décision, la préfecture n’ayant pas respecté la procédure, notamment le contradictoire entre les parties. Difficile d’imaginer qu’elle fasse la même erreur cette année.

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