Le conseil municipal a autorisé ce lundi le Lou Rugby à céder ses droits sur des terrains à six Sociétés civiles immobilières (SCI) pour y construire des locaux commerciaux dans le cadre du projet "Les Jardins du Lou". Des SCI dans lesquels le club ne possédera que 1% des parts contre 99% pour la SAS Foncière Polygone détenue par Olivier Ginon.
La cession des droits immobiliers du Lou sur une partie des 15 hectares de terrains appartenant à la ville de Lyon à Gerland va-t-elle profiter au club ou à Olivier Ginon ? C'est la question posée par l'élu UDI Christophe Geourjon ce lundi lors du conseil municipal qui a autorisé le transfert des droits du Lou sur 15 hectares de terrains dans le 7e arrondissement à six SCI afin d'y construire des locaux commerciaux. Des SCI, détenues à 99% par Olivier Ginon à travers la SAS foncière Polygone et à 1% par le Lou Rugby dont le patron de GL Évents est l'actionnaire principal. Christophe Geourjon a questionné le maire de Lyon sur cette transaction en rappelant en préambule que ces droits immobiliers avaient été cédés au club le 16 juillet 2016 pour qu'il "trouve un modèle économique viable afin qu'il ait les moyens financiers de son développement en lui garantissant des revenus provenant de la promotion immobilière". Des revenus pour compenser les 60 millions d’investissements promis par Olivier Ginon dont près de 40 millions d’euros ont déjà été réalisés en un peu plus d’un an.
Quel retour financier pour le Lou ?
Le conseiller municipal UDI a ainsi regretté "qu'il n'y ait aucune visibilité sur les retours financiers (issus de cette cession, NdlR), pour le Lou Rugby." Le partage des bénéfices de cette promotion immobilière se fera au prorata des parts sociales générées par les 28 000 m2 de bureaux et d'espace d'activité. Avec 1% de part dans les SCI, l'apport annuel pour le Lou sera très faible et ne permettrait ainsi pas le développement économique du club de rugby. À raison de près de 200 euros de loyer le m2 dans le quartier de Gerland, cela représenterait un bénéfice qui irait jusqu’à 5,6 millions d'euros par an durant le temps du bail emphytéotique. Une somme non négligeable, dont le Lou rugby ne touchera que 1%.
"Aucune garantie contractuelle que les bénéfices récoltés seront réinvestis dans le projet sportif"
Un faible apport qui pourrait être compensé par la cession par le club de ses droits aux SCI. Cependant, rien n'est dit dans la délibération sur ce montant. "La cession des droits réels est conclue moyennant le prix principal hors taxes ferme et définitif de XXXX €", est-il inscrit. Pour le moment, aucune somme n'a donc été fixée, mais la délibération a tout de même été adoptée. En off, une source immobilière estime, "qu'au-delà de plus d'une dizaine de millions d'euros, on pourrait considérer que l'opération est plutôt équitable pour le Lou". De son côté, Christophe Geourjon a déclaré ce lundi que "la communication de cette information sera primordiale afin que la ville de Lyon puisse s'assurer que la SASP Lou Rugby aura les moyens financiers nécessaires pour renforcer ses investissements dans le sport de haut niveau pendant la durée du bail emphytéotique. C'est à dire, 60 ans . Même si la Foncière Polygone et la SASP Lou rugby ont le même actionnaire (Olivier Ginon, Ndlr), in fine il n'y a aucune garantie contractuelle que les bénéfices récoltés seront réinvestis dans le projet sportif".
"Tout est parfaitement clair", a assuré Geroges Képénékian
La seule garantie a été apportée par Georges Képénékian, le maire de Lyon, qui a assuré que "tout est parfaitement clair". "J'en assume la responsabilité de le dire ici. Le bailleur que nous sommes aura à chaque étape le contrôle de toutes les opérations signées et au final cela profitera au Lou d'une manière ou d'une autre", a-t-il affirmé. "Nous allons surveiller de près ce qui va être conclu. Nous avons entendu vos réponses et vos engagements personnels sur ce dossier sur le fait que les revenus profiteront au Lou rugby. Nous vous faisons confiance et voterons ce rapport malgré la complexité des montages financiers et juridiques de ce dossier et espérons que nous n'aurons pas à le regretter", a répondu l'élu UDI. Une réponse devrait être rendue dans les mois à venir en même temps que celle de la possible rénovation de la piscine de Gerland en concurrence avec deux autres projets. Les deux actualités ne seraient d'ailleurs pas totalement déconnectées selon nos informations.