Les étudiants de l’université Lyon 2 se sont rassemblés ce jeudi 27 avril, pour une assemblée générale sous le thème "Ni Le Pen, ni Macron". Une manifestation est prévue ce soir à 18 heures sur la place des Terreaux.
Une quarantaine d’étudiants se sont réunis à l’université Lyon 2 pour faire un point sur la manifestation du jeudi 27 avril, place des Terreaux, sous le slogan "Ni le Pen ni Macron". Ce rassemblement s’est mis en place sur les réseaux sociaux via la page Facebook On vaut mieux que ça, qui a la volonté "d’aider des personnes qui n’ont pas envie de créer un événement en leur nom propre". À l’initiative d’étudiants de Rennes, ces évènements ont pris de l’ampleur et se propagent désormais dans 30 villes de France, dont Lyon. Aucune organisation syndicale ou politique n’appelle au mouvement, qui n’est d’ailleurs pas déclaré à la préfecture de Lyon.
"La bataille, c’est dans la rue"
Clément* est mandaté au sein du Collectif des étudiants lyonnais contre l’extrême droite (CELCED) à l’Université Lyon 2. Il a créé l’organisation en 2016, avec ses camarades. Depuis, le collectif a pris de l’ampleur. "Notre objectif est de sensibiliser les étudiants aux dangers liés à l’extrême droite. Depuis les élections, une centaine de personnes se sont inscrites, c’est énorme pour un collectif comme le nôtre !" Les assemblées générales du CELCED s’inscrivent dans une démarche de sensibilisation et d’information. "On a mis en place des conférences pour parler de l’extrême droite représentée par le FN mais aussi par des groupuscules qui se sont développés à Lyon".
Leur combat est dans un premier temps "antifasciste" mais ils condamnent également le "néo-libéralisme incarné par Emmanuel Macron". Laura, étudiante en Khâgne à Lyon, explique : "La raison de cette manifestation est propre à chacun. Moi, je vois ça comme un rassemblement pacifiste pour montrer que même si l’on va voter le 7 mai, ce sera avant tout un vote contraint". Dans l’assemblée, les points de vue divergent au sujet du slogan, on peut entendre : "on ne peut pas mettre Le Pen et Macron sur un pied d’égalité, l’un est pire que l’autre", ou encore "c’est pareil, c’est soit avoir le FN maintenant, soit dans cinq ans". Si certains n’adhèrent pas au mot d’ordre "Ni Le Pen, ni Macron", ils parviennent à s’accorder sur un point : "On se fiche de qui va voter quoi, l’essentiel, c'est de créer une dynamique pour s’exprimer. Et la bataille, c’est dans la rue".
"Macron ne fera que retarder les choses"
Pour Clément, ainsi que pour une majorité de l’assemblée, "le néo-libéralisme apporté par Macron ne fera que retarder les choses. S’il passe aujourd’hui, dans cinq ans, le FN pourrait arriver à la présidence". Les étudiants sont tiraillés et un débat se met rapidement en place, sur qui va voter Macron, qui va voter blanc, ou qui s’abstiendra. Le Président de l’assemblée générale clarifie la situation : "La jeunesse doit montrer que l’on continue de descendre dans la rue, d’abord contre l'extrême droite, et pour améliorer les conditions de travail des travailleurs et travailleuses français. Le collectif n’a pas la légitimité de donner des consignes de vote".
Les militants présents ne se revendiquent d’ailleurs pas d’un parti politique commun. "Certains viennent du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), d’autres de la Jeunesse communiste, d’autres de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF)", affirme Clément. Si la plupart se disent "antifascistes", certains viennent simplement pour s’informer. En cette période d’entre-deux-tours, les étudiants ressentent "une nécessité de s’affirmer, de montrer que la jeunesse s’intéresse à la politique et se mobilise contre l’extrême droite". Ils déplorent "une abstention représentant le premier parti politique français", ce qui n’est, selon eux, "pas négligeable". D’après un sondage Odoxa paru ce 27 avril, 59% des Français ne sont pas satisfaits des résultats du premier tour. Ce chiffre suscite l’incompréhension des militants, qui aujourd’hui "appellent contre le néo-libéralisme et contre le fascisme : on souhaite mettre en relief la dangerosité des deux". Le collectif CELCED a par ailleurs créé un cortège et manifestera le 1er mai aux côtés de la CGT, en faveur du progrès social et contre l’extrême droite.