Finis les tags, la mode est au collage d'affiches sur les portes des mosquées. Celle de la rue Baraban en a fait les frais ce week-end. Cinquante fidèles sont sous le choc. Un rassemblement est prévu ce soir à 18h.
"C'est nouveau, ce ne sont pas des écritures ou des tags peints sur la façade. Ils ont écrit en lettres majuscules sur une affiche qu'ils ont collée sur la porte". Azzedine Gaci, président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), s'étonnait, lundi matin, du mode opératoire utilisé ce week-end pour communiquer des idées politiques sur les murs de la salle de prière de la rue Baraban à Lyon 3e.
Dimanche matin, le plus matinal des fidèles a découvert, horrifié, une affiche islamophobe à caractère raciste : "Mosquée clandestine, la France décline", scotchée sur la porte, avec une photo de Nicolas Sarkozy.
Cinquante fidèles ébranlés
Sous le choc, le vice-président de l'Association culturelle islamique, Foued Daass, qui gère le lieu, a indiqué que vingt à vingt-cinq fidèles se rendaient chaque dimanche à la prière rue Baraban. L'information a très vite circulé pami eux hier dans la journée, frappant tout le monde. "La salle de prières existe depuis les années 70, c'est la première fois qu'elle fait l'objet d'un tel geste, on ne sait pas quoi en penser..." L'incompréhension demeure.
Le CRCM se saisit de l'affaire
Azzedine Gaci s'est immédiatement saisi de l'affaire. "En 2010, on bat tous les records d'actes racistes et islamophobes en Rhône-Alpes. Face à ce genre d'agressions, on réagit toujours de la même façon, on encourage les fidèles à porter plainte et le CRCM se porte partie civile si l'affaire est traduite en justice. La Police fait son travail. En 2010, trois coupables d'actes islamophobes et racistes ont été arrêtés, à Saint-Etienne et à Nantua. Il s'agissait de groupes de jeunes d'extrême droite."
Un rassemblement, symbolique, est organisé ce soir à 18 heures, au 119 rue Baraban. Les principaux responsables politiques lyonnais y sont conviés.