Environ 500 manifestants ont défilé sur la presqu’île de Lyon, ce samedi, pour demander la fermeture du nouveau local du groupuscule d’extrême droite le Bastion Social.
Luna Ghelab
Manifestation antifasciste contre le bastion social
Le mouvement prend de l’ampleur. Près de deux mois après une première manifestation, les antifascistes se sont à nouveau réunis pour protester contre l’ouverture récente, dans le Vieux-Lyon, d’un local du groupuscule d’extrême droite le Bastion Social. Ils étaient environ 500 manifestants à parcourir la presqu’île, contre 200 le 13 janvier. Les signataires* du tract sont variés : associations pour les réfugiés ou les LGBT, syndicats, groupes politiques, MJC… Tous scandaient le même slogan : "Lyon, Lyon, antifa !".
Les manifestants réclament la fermeture du local le Pavillon Noir, mais protestent également contre la recrudescence des violences perpétrées par l’extrême droite. Selon le collectif Fermons le local Bastion social, deux agressions homophobes ont eu lieu dans la nuit du 16 au 17 février. La même nuit, le local du Parti Communiste français, sur les pentes de la Croix-Rousse, a été vandalisé.
Des affrontements évités
De nombreux policiers étaient mobilisés. Ils n’ont pas eu à intervenir. Pourtant, la tension des organisateurs était palpable. À l’affût, ils ont repéré plusieurs membres de groupes fascistes aux alentours du cortège. "Une quinzaine d’entre eux a tenté de se réunir sur la passerelle près du quai de la pêcherie [où défilait le cortège NDLR]. Mais les CRS les ont bloqués", raconte Marion, du collectif Fermons le local Bastion Social.
Les organisateurs avaient volontairement choisi de ne pas passer par le Vieux-Lyon, lieu d’implantation de l’extrême droite. "Cela fait longtemps que l’on n’est pas parvenus à faire une manifestation antifasciste qui se passe bien. On voulait réussir celle ci", poursuit la militante.
Nathalie Perrin Gilbert en tête du cortège
Malgré leurs protestations, les membres du collectif savent que peu de recours légaux existent pour ordonner la fermeture de ce local, liberté d’association oblige. Les autorités peuvent faire jouer leur commission de sécurité, et exiger la fermeture du local sous prétexte de non respect de normes de sécurité. La fermeture du Pavillon Noir pourrait aussi être initiée par le propriétaire du local. "Il nous a affirmé qu’il s’est fait berné. Il ignorait que le local serait utilisé à des fins politiques. Il pourrait donc rompre le bail pour non respect du contrat", envisage Julien, du collectif Fermons le local Bastion Social.
Autres solutions : une fermeture administrative pour troubles à l’ordre public, ou une dissolution de l’association par
décision de justice ou par décret, pour non respect des lois ou incitation à la haine. "Mais ça, on n’y croit pas vraiment, soupire le militant. Le but de cette manifestation c’est déjà que les élus prennent position, comme à Chambéry ou Strasbourg, où ils ont voté des vœux pour la dissolution du mouvement". Le 26 mars aura lieu le conseil municipal de la mairie centrale. Le collectif espère que les élus s’exprimeront ce jour là. Aujourd’hui, la maire du 1er arrondissement a fait un premier pas. Nathalie Perrin Gilbert a défilé en tête du cortège, écharpe bleu blanc rouge au cou.
* CGA, PG, YDG, Jeune Garde, NPA, Ras L’Front, Planning Familial, JC, CNT, Ensemble 69 !, FSU, Solidaires Etudiant-e-s, Lesbian and Gay Pride Lyon, Pink Bloc Lyon, Unité Communiste Lyon, ATTAC, Alternative Libertaire Lyon, CGT Educ'Action, CGT Vinatier, Agir pour l’Égalité, CSPG, Sud Educ, CLA01, LDH, Justice & Libertés (Strasbourg-67), MJC Vieux-Lyon...