Plus d’une soixantaine de militants et de sympathisants de La France Insoumise étaient présents ce jeudi soir à la Brasserie des Etats-Unis, dans le 8e arrondissement de Lyon. Au programme, apéritif sous le vent, témoignages de militants et discours d’Éric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche.
À quelques mètres de la brasserie, les musiciens accordent leurs instruments sur scène. Un guitariste au sweat rayé entame le Chant des partisans, suivi par un clarinettiste, bonnet sur la tête, un masque de François Fillon rivé à l’épaule. Les partitions du chant des insoumis ont été distribuées dans la foule. Ici et là, des adhérents arborent des stickers Phi, symboles de La France Insoumise. “À vue d’œil, on doit bien être un peu plus de soixante”, estime un militant. Et dimanche prochain ? “On y croit !” Avec 19 % d’intentions de vote au premier tour, Jean-Luc Mélenchon aurait ses chances d’arriver au duel politique final, selon les adhérents.
La chanson touche à sa fin. “Vive la République et vive le partage des richesses !” lance le guitariste, avant de laisser sa place à Anne Fontenille, candidate aux législatives dans la 4e circonscription du Rhône. “Depuis quelques mois, le mouvement de la France Insoumise est devenu très dynamique, on tâtonne pour trouver le bon équilibre pour communiquer ensemble, mais ça a réussi !” vante-t-elle.
Une possibilité de “victoire à la portée historique”
Venu du bar, un plateau apéritif chargé de Curly, de salami et de cacahuètes tourne dans l’assemblée. Dans la foule, on écoute, un peu attentif, un peu papotant, quelques bières à la main. “J’ai trouvé cette campagne délétère, déplore Sam, ingénieur dans une start-up. Je n’étais pas militant France Insoumise à la base, mais, au vu des comportements de Hollande, Hamon et Macron au cours des derniers mois, ça m’a convaincu de m’engager pour Mélenchon.” Invité au débotté sur scène, un infirmier témoigne “en avoir marre qu’on considère les patients comme une marchandise !” Il est suivi d’un travailleur social acerbe sur le peu d’action de l’État au cours du quinquennat.
Le vent du nord maltraite les affiches France Insoumise accrochées à la scène quand Éric Coquerel prend la parole pour son dernier meeting de campagne. “Qui l’eût cru ? harangue-t-il la foule. Il y a quelques mois encore, on nous disait que cette élection, c’était Marine Le Pen et Alain Juppé ! Aujourd’hui, nous avons un hologramme qui réunit plus qu’eux dans toutes les villes de France !” Après avoir longuement fustigé Marine Le Pen, “la peste brune” selon ses mots, le discours s’achève dans un prompt bain de foule mené par cinq enfants. À l’écart, le coordinateur du Parti de gauche confie que, “si Jean-Luc Mélenchon gagne, ça peut être un événement à la portée historique très forte ! Car ce qui se gagnera derrière, c’est le retour du peuple”.
Le discours achevé, la foule se disperse. Quelques-uns vers le bar, d’autres vers l’arrêt de tram non loin. Une vingtaine de sympathisants reste sur place. Sur scène, la politique a laissé la place à un autre type de représentation, aux accords rock et soul.