Gérard Collomb
© Tim Douet

Lyon : enquête ouverte sur le financement de la campagne de Macron

Une enquête préliminaire a été ouverte à Lyon sur l’utilisation de moyens de la métropole et de la ville de Lyon pour la campagne d’Emmanuel Macron après une plainte d’élus Les Républicains. Une polémique de “caniveau”, selon David Kimelfeld, le président du Grand Lyon, qui a tout de même attaqué personnellement Philippe Cochet.

Le procureur de la République de Lyon a ouvert une enquête préliminaire vendredi après la plainte déposée par l'élu LR Stéphane Guilland sur l'utilisation de moyens de la métropole de Lyon pour la campagne d'Emmanuel Macron comme l'écrivait Lyon Capitale la semaine passée. Selon l'AFP, l'enquête a été confiée à la police judiciaire pour des faits présumés de détournements de fonds public, financement irrégulier de campagne électorale, abus de biens sociaux et recel.

“On dénonce un système”

Stéphane Guilland soupçonne la ville et la métropole de Lyon d’avoir mis à disposition des moyens humains et matériels pour la campagne d’Emmanuel Macron, sans que cela soit affecté aux comptes de campagne d’En Marche. Sont visés la réception organisée à l’hôtel de ville de Lyon le 2 juin 2016 par Gérard Collomb pour Emmanuel Macron (alors ministre de l’Économie), la soirée à La Plateforme, le rôle des salariés du Grand Lyon et de la ville dans la campagne et enfin l’utilisation des locaux parisiens de la métropole pour une rencontre entre Emmanuel Macron et Alain Juppé. “Aujourd’hui, il y a beaucoup d’éléments sur lesquels on a très peu de réponses et, quand on emboîte tout, on a quelque chose qui nous laisse penser que ce n’est pas si net que ça sur l’utilisation de moyens publics”, soutient Stéphane Guilland, qui a déposé la saisine en son nom. “On dénonce un système”, conclut-il.

“Un sujet au niveau des poubelles et du caniveau avant élection 2020 pour toucher Gérard Collomb”

De son côté, David Kimelfeld, le président de la métropole de Lyon, leur a répondu ce lundi en marge du conseil de la métropole. “Ce n'est pas une surprise puisque monsieur Cochet et Guilland s'étaient répandu dans la presse la semaine passée”, a-t-il débuté. Sur le fond il a déclaré avoir déjà répondu aux questions des deux élus LR et qu’il apporterait les mêmes à la justice. Des réponses jugées “insuffisantes” à l'époque, par Philippe Cochet et Stéphane Guilland.

“Philippe Cochet devrait balayer devant sa porte sur l'utilisation de moyens publics”

David Kimelfeld a par ailleurs attaqué personnellement les deux élus Les Républicains, et particulièrement le maire de Caluire, en rappelant que Phillipe Cochet a participé à la campagne de François Fillon, qu'il a employé sa femme comme attachée parlementaire (comme l’a révélé Lyon Capitale) et évoqué une enquête d'opinion commandée à un institut de sondage par la ville de Caluire dans laquelle était demandé “est-ce que Philippe Cochet ferait un bon maire en 2020 ?”. “Philippe Cochet devrait balayer devant sa porte sur l'utilisation de moyens publics”, a attaqué le président de la métropole. “Concernant le sondage, je n'ai pas de doute sur le fait que la mairie de Caluire n'a pas financé cette enquête, vu les leçons de monsieur Cochet”, a ironisé M.Kimelfeld. Ce dernier a par ailleurs estimé qu'il ne s'agissait pas “d'un débat politique, mais d'un sujet au niveau des poubelles et du caniveau avant l'élection de 2020 pour toucher Gérard Collomb”.

“Ce sont les absences de réponses de la métropole qui ont débouché sur cette situation”

“Au départ, nous avons simplement posé des questions à la métropole pour savoir si des moyens de la collectivité avaient été utilisés pour la campagne d’Emmanuel Macron. La métropole ne nous a pas répondu. Nous avons reposé nos questions et il ne nous a été apporté que des réponses partielles. Nous avons alors demandé à la Chambre régionale des comptes et à la commission des comptes de campagne des éléments. Ils nous ont conduits à porter ces documents au Procureur de la République qui retient les chefs d’abus de biens sociaux, de délit électoral et de détournement de fonds public à la métropole de Lyon et à la Ville de Lyon. Ce sont les absences de réponses de la métropole qui ont débouché sur cette situation”, rappelle Philippe Cochet dont le dépôt de plainte est à l'origine de l'ouverture de l'enquête. Sans vouloir préjuger des suites judiciaires de l’enquête, le maire LR de Caluire-et-Cuire note que "le procureur de la République avait 3 mois pour se prononcer et qu’il l’a fait en 10 jours".

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