Homme politique pionnier au début des réseaux sociaux, Gérard Collomb a profité pendant un temps d'une certaine bienveillance sur Facebook et Twitter. Mais depuis son passage au ministère de l'Intérieur, les interactions des internautes sont bien moins sympathiques.
Gérard Collomb, 156 000 abonnés sur Twitter, 84 724 personnes qui aiment sa page Facebook. Il fut l'un des premiers à se lancer sur les réseaux sociaux, toujours suivi en déplacement par son fidèle community manager, Arthur Empereur. Photo, vidéo, les messages sont soignés, toujours bien illustrés. En 2014, lors de la campagne pour les Municipales de Lyon, il tente même des "Hangouts", des discussions vidéo avec les citoyens et militants via un service de Google. Gérard Collomb jouit alors d'une forme de bienveillance sur les réseaux sociaux, les interactions sont majoritairement positives et essentiellement lyonnaises, les attaques minoritaires souvent inaudibles. La donne va changer lorsqu'il apporte son soutien au candidat Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle. Apparaissent alors les premières moqueries sur son âge, sa voix, sa situation à Lyon où il règne sans partage depuis plus de quinze ans.
Le basculement national
Son arrivée au ministère de l'Intérieur amorce définitivement le basculement. Les interactions sont désormais nationales, essentiellement négatives. Les moqueries se font plus fortes, et la bienveillance d'autrefois définitivement balayées. De maire d'une métropole de province, Gérard Collomb est passé à personnalité politique médiatique touchant une audience plus large. Diluée, sa base lyonnaise se fait de plus en plus faible pour finir par disparaître. Une fois sa démission actée, de retour dans sa ville, il s'est permis quelques rares messages sur Facebook et Twitter. À chaque fois, une tornade de remarques négatives s'abat sur lui. Certains lui conseillent de "de partir en retraite", d'autres lui prédisent sa "chute". Toutes les occasions sont bonnes à prendre : un message sur une visite aux puces du Canal à Villeurbanne, et les plaisanteries sur "les antiquités" arrivent immédiatement. "Pour l'instant, les gens sont positifs avec lui quand ils les rencontrent dans la rue, mais à un moment ou un autre, il risque d'être confronté aux mêmes critiques que sur les réseaux sociaux" souffle l'un de ses anciens proches.
Loin devant ses adversaires sur Facebook et Twitter
Le retour à la politique lyonnaise va-t-il faire fuir ceux qui se sont mis à le suivre lors de sa carrière de ministre de l'Intérieur ? Peu de chance, Collomb fait une cible de choix sur les réseaux sociaux. "S'il fait un Facebook live un jour pour discuter avec les gens comme les Hangouts de 2014, il se fera massacrer", indique l'un de ses suiveurs. La Fête des Lumières à la fin de l'année pourrait lui offrir un moment de respiration en ligne, mais même cela n'est plus assuré. Il y a des basculements d'image dont on ne se remet pas. Gérard Collomb peut néanmoins s'enorgueillir d'avoir laissé ses adversaires locaux loin derrière en matière de communauté. Quand il caracole en tête avec ses 150 000 abonnés sur Twitter et 84 724 sur Facebook, Étienne Blanc (LR) est respectivement à 4 832 et 4 632, Pascal Blache, 317 et 8 124. Nathalie Perrin-Gilbert a 2 573 abonnés sur Twitter, et sa page personnelle est suivie par 8 217 personnes sur Facebook (elle ne possède pas de page officielle). Enfin, le président de la Métropole, David Kimelfeld compte 2 886 suiveurs sur Twitter et 4 103 sur Facebook. Gérard Collomb n'est peut-être plus une star des réseaux sociaux, mais dans le monde politique lyonnais, la place reste désormais vacante.
Le fameux Arthur Empereur qui a fait interdire de diffusion un certain temps le documentaire " l'Illusionniste" qui parle des méthodes de son patron Gérard Collomb... 😉