Les portes du congrès s’ouvrent et les sonneries frénétiques des détecteurs de métaux achèvent de réveiller les congressistes et les journalistes qui affluent déjà. À l’entrée pas d’improvisation possible, seuls les porteurs de cartes d’adhérent au parti peuvent pénétrer dans les lieux.
Au 2e étage la salle de presse est pleine à craquer et partout s’étalent caméras, appareils photo et ordinateurs portables. Tout le gratin médiatique français ( à l’exception du Petit journal et de Mediapart) est là plus quelques journalistes étrangers. Deux confrères russes discutent à la table d’à côté. Chacun termine ses réglages en attendant l’ouverture officielle de la salle plénière à la presse.
Pour le moment c’est en huis clos que se déroulent les allocutions, les rapports moraux des membres du bureau du FN. Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just (trésorier national) se sont donc exprimés à l’abri des regards de la presse. S’en suit une table ronde en prévision des départementales de 2015. Le FN est encore dans une "phase administrative, de sélection de candidats" préparant ainsi le top départ de la campagne en janvier.
L’organisation est parfaitement huilée avec l’entrée de Jean-Marie Le Pen sur fond de clips vidéos retraçant son parcours. La foule des congressistes s’électrise soudain et scande le nom du fondateur du parti. Il y a comme une odeur de show à l’Américaine et les applaudissements accompagnent le discours du président d’honneur Jean-Marie Le Pen, en particulier quand il parle de "la menace terroriste et islamiste" qui plane sur le pays. On hue et on rit dès que le nom PS ou UMP sont prononcés. Les regards des militants pétillent, ils boivent les paroles de l’orateur et n’en perde pas une goutte.