Bâtiments scolaires, transports, collectivités territoriales, soutien aux clubs sportifs, communication, culture… La notion de gaspillage renvoie chacun à sa propre conception de l’utilisation des deniers publics. Lyon Capitale a listé une quarantaine de dépenses pas toujours justifiables, pour des sommes allant de quelques centaines de milliers d’euros à plusieurs milliards. Lyon Capitale a cependant recensé 37 dépenses qui ont parfois du mal à se justifier.
1 – 12 millions d’écoles provisoires Scolariser des enfants ne relèvera jamais d’un gaspillage d’argent public. En revanche, les trois groupes scolaires provisoires construits par la ville de Lyon depuis le début du mandat trahissent un manque d’anticipation des besoins d’équipements publics liés aux constructions de logements. Dans le 7e et le 9e, deux arrondissements où la poussée démographique est forte, l’ouverture de nouveaux groupes scolaires arrivera avec un temps de retard. Pour faire face, la mairie a opté pour des écoles provisoires : les enfants sont scolarisés dans des préfabriqués (pas vraiment des cabanes de chantier non plus). Ce système D n’est pas indolore financièrement : 5,5 millions d’euros pour le groupe scolaire Joannès-Masset, dans le 9e – dix classes, maternelle et élémentaire confondus, pendant trois ans. Dans le 7e arrondissement, pendant les trois années de construction de l’école définitive du nouveau quartier Sergent-Blandan, la ville dépense 5 millions dans une structure temporaire. Même logique, avec une ardoise moins sévère, à Gerland : 2,3 millions pour les trois années de fonctionnement de l’école en préfabriqué des Girondins. Pour défendre ces dépenses, la municipalité argue de la potentielle réutilisation des équipements. Les écoles définitives coûtent, elles, chacune 15 millions d’euros en moyenne. 2 – Ces chers petits aéroports À chaque département son aéroport, et bien souvent ses déficits. En France, à moins de 500 000 passagers par an, la rentabilité est rarement au rendez-vous, à quelques exceptions près, telle l’aérogare d’affaires de Bron. La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) estime à 505 millions d’euros par an les aides publiques au trafic aérien. En Auvergne-Rhône-Alpes, de nombreuses structures sont en déficit chronique et ne survivent que grâce à des subventions publiques. Pour les aéroports accueillant moins de 200 000 voyageurs, chacun de ceux-ci coûte en moyenne 13,92 euros. La Fnaut a relevé que la facture pouvait sérieusement déraper pour certaines lignes : 200 euros par passager pour un Le Puy-en-Velay–Paris. L’État verse ces subventions aux compagnies qui assurent les liaisons, au titre d’une obligation de service public. Et les collectivités locales bouchent les trous des aéroports : 2,3 millions d’euros à Saint-Étienne, 2 millions pour celui de Grenoble, 550 000 euros au Puy-en-Velay. 3 – Les petites lignes de TER Comme pour les aéroports, au nom de l’aménagement du territoire, les collectivités locales – la région Auvergne-Rhône-Alpes en tête – volent au secours de nombreuses lignes de TER déficitaires. Sauvée pour 9 millions d’euros par la majorité de Laurent Wauquiez, la ligne Saint-Étienne–Boën est utilisée par une petite centaine de voyageurs par jour, rendant le bilan carbone difficile à défendre. Même sur Saint-Étienne–Lyon, ligne TER la plus empruntée de France, le prix du billet ne couvre que 30 % du coût du service, mais là le bilan environnemental est plus évident. D’autant que l’A47 est largement saturée et l’A45 enterrée. Les TER les moins fréquentés sont régulièrement menacés de disparition. Le conseil régional aurhalpin, dans la nouvelle convention qui le lie à la SNCF, a opté pour un remplacement de certains trains par des dessertes en bus, moins coûteuses. 4 – Ces fonctionnaires qui travaillent moins de 35 heures
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