Élisabeth Borne, la ministre des Transports, a demandé à la région de ne pas “entretenir la confusion” sur le projet de Lyon-Turin.
Ce mardi, le ministère des Transports a appelé la région Auvergne-Rhône-Alpes à “ne pas entretenir la confusion” sur le projet de ligne Lyon-Turin. Élisabeth Borne “s'étonne de la prise de position isolée exprimée par le Conseil régional”. La ministre fait référence aux propos d'Étienne Blanc qui lors d'une conférence de presse a expliqué que “l’Union européenne est disposée à financer 50% de la liaison Lyon-Turin dans sa totalité, c’est-à-dire le tunnel transfrontalier et les voies d’accès à l’ouvrage”.
Or selon Mme Borne l'augmentation du financement de 40% à 50% du financement des projets d'interconnexion ne constitue “en rien” un engagement nouveau “et encore moins spécifiquement sur le projet Lyon-Turin”. “J'appelle chacun à ne pas entretenir de confusion sur un projet particulièrement important pour la France et l’Europe, et qui appelle une action collective et collégiale de l’État et des collectivités, dans l’esprit de la réunion qui s’est tenue à Chambéry le 1er février”, a conclu la ministre.
Ces déclarations arrivent dans un contexte difficile du côté français concernant la ligne Lyon-Turin. Le ministère italien des Transports a publié mi-février une analyse sur la rentabilité de la ligne transalpine. Et le verdict est sans appel pour nos voisins italiens. Selon eux, cette ligne à grande vitesse “présente une rentabilité très négative” avec des coûts supérieurs de 7 milliards d'euros à ses bénéfices qui ne seront escomptés que pour 2059. Ce rapport est tombé alors que, début février, Luigi Di Maio, le vice-premier ministre italien, a déclaré “qu'à la fin, la TAV (nom italien pour le TGV Lyon-Turin, NdlR) ne se fera pas”.