Ce lundi soir, lors d’un meeting de soutien à la liste de la droite et du centre menée en Normandie par Hervé Morin (UDI) pour les régionales, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois dénoncé “la bien-pensance”, censée “l’empêcher de débattre”.
Nicolas Sarkozy a rappelé les critiques qu'il avait subies après son discours de Grenoble, en juillet 2010, et à l'occasion du débat sur “l’identité nationale”. “Lorsque j'avais dit que quelqu'un qui a trahi la France doit se voir retirer la nationalité française, c'était à Grenoble”, a-t-il rappelé. Désormais, après les derniers attentats, la réponse est “naturellement sécuritaire”, a-t-il ajouté.
Cette déclaration pose une première question, puisque l’heure est au débat, duquel l’ancien président prétend être exclu : M. Sarkozy n’a-t-il pas lui-même ridiculisé, humilié et trahi la France quand il a (par exemple) accueilli Mouammar Kadhafi à Paris lors des négociations pour la libération des infirmières bulgares, redonnant ainsi au terroriste un lustre et une légitimité inespérés sur la scène internationale ?
Réceptions, dîners de gala, tente plantée dans les jardins de l’hôtel Marigny en face de l’Élysée, avec défilés d’amazones (dont on apprendra qu’elles étaient en réalité des esclaves sexuelles et non des soldats), visite en bateau mouche, virées au Louvre et au château de Versailles, ou encore chasse dans la forêt de Rambouillet, le tout durant six jours, au nez et à la barbe des Français !
La question est légitime : à l’aune de la règle qu’il édicte, M. Sarkozy mériterait-il encore la nationalité française ? Serait-il encore autorisé à donner des leçons (même gratuites) de politique internationale à son successeur, quand on constate le chaos qu’il a provoqué en Libye, bien aidé par son ami BHL, un chaos dont le monde entier commence seulement à payer le prix, qui est de sang ?
Quand on consulte des images de Nicolas Sarkozy, devient-on sarkozyste ?
“Pourquoi n'a-t-on pas mis en œuvre le délit de consultation de sites djihadistes ?” a continué Nicolas Sarkozy, emporté par son élan et se libérant de toute inhibition. “Pardon de cette image, mais quand on consulte des images de pédophilie, on est un pédophile, quand on consulte des images de djihadistes, on est un djihadiste”, a-t-il asséné, “à moins de démontrer qu'on est un professeur qui fait des recherches”.
Encore une fois, prenons ce briseur de tabous “décomplexé” au mot : quand on consulte des images de Nicolas Sarkozy, devient-on sarkozyste ? Quand on consulte des images d’Arthur Rimbaud, devient-on poète ? Quel rapport y a-t-il entre les sites djihadistes et la pédophilie ?
Puisque M. Sarkozy considère que l’on naît pédophile, naît-on également djihadiste ? Va-t-on mettre un policier de la mémoire atavique derrière chaque internaute ? Qui sera chargé de juger à quel moment le cerveau perd le contrôle, puisqu’il s’agit d’inné et non d’acquis ?
Si la “bien-pensance” évoquée par l’ancien président de la République empêche effectivement la tenue de tels “débats”, alors, il faut le dire en un mot comme en mille : vive la bien-pensance ! Ne sachant plus quoi dire pour exister, Nicolas Sarkozy choisit une fois encore la surenchère verbeuse.
Une chose est sûre : si j’étais “un professeur qui fait des recherches”, jamais je ne consulterais d’images de Nicolas Sarkozy. J’aurais trop peur de basculer, inéluctablement aspiré par tant de profondeur visionnaire, qui m’inciterait sans nul doute à réécrire les Rougon-Macquart, avec une nette préférence pour La Bête humaine et L’Assommoir.
Vu comme ça c'est sur qu'en lisant cet article je pourrais etre concidéré comme un gaucho frustré et anti sarkozyste primaire alors qu'il n'en est rien . A bon entendeur ...