La sénatrice socialiste de Paris Marie-Noëlle Lienemann était l’invitée politique de Sud Radio ce lundi 13 octobre. Elle a notamment commenté les propos du ministre de l’Économie sur l’assurance-chômage.
Sur l'assurance-chômage et la sortie d'Emmanuel Macron publiée hier dans Le Journal du dimanche, Marie-Noëlle Lieneman estime que le ministre de l'Économie "va trop loin, [qu']il met de la confusion". "Premièrement, ce débat est ouvert par Manuel Valls alors même qu’on va mettre en œuvre l’accord Unédic signé par les partenaires sociaux. Donc, remettre en cause, sans connaître le contexte qui sera celui du pays dans deux ans, est absolument catastrophique. Et puis cela met sans cesse de l’incertitude dans la tête des Français, ils n'en ont pas besoin", a développé la sénatrice socialiste sur Sud Radio ce lundi matin. "Ces réformes, ces réductions systématiques de nos acquis, les Français ne sont pas d’accord avec cela", estime l'élue parisienne.
“L’assurance-chômage fait partie des piliers de notre modèle de société”
"L’assurance-chômage fait partie des piliers de notre modèle de société, c'est un “stabilisateur social”, argumente-t-elle, un grand acquis de notre modèle de protection sociale. Aux États-Unis, quand il y a eu explosion du chômage, qu’a fait Barak Obama ? Il n’a pas réduit le système, il l’a renforcé. Ce serait une grave erreur de réduire la protection des chômeurs à un moment où ils en ont le plus besoin", affirme la sénatrice. Le ministre de l'Économie "ferait mieux, selon elle, de se préoccuper de savoir comment créer de l’emploi".
Marie-Noëlle Lienemann demande maintenant au président Hollande de "rectifier le tir". "Le Gouvernement ne peut pas vivre en permanence avec des couacs", affirme la frondeuse. Elle suggère à Emmanuel Macron de mettre en œuvre la "réforme fiscale", de "fusionner l’IR [impôt sur le revevu] et la CSG, voilà une grande réforme, il ferait mieux de s’en occuper", estime-t-elle, plutôt que de "réduire le nombre de tranches d’impôt sur le revenu".
“Réformer l’assurance-chômage, cela ne créera pas d’emplois”, réaffirme la socialiste. La question du chômage est "d’abord une question d’organisation du travail et de croissance", selon elle. "S’il n’y avait que des chômeurs fainéants, on arriverait à régler le problème. Or, il y a de plus en plus de chômeurs, y compris diplômés", remarque-t-elle.