Au lendemain de l'intervention télévisée de DSK, les supporters de l'ex-première secrétaire avaient à coeur de souligner "la détermination" de leur championne, ce lundi lors d'une conférence de presse au siège du PS. Parmi eux, surtout des élues de l'agglomération.
Scène cocasse et inhabituelle en politique. Ce lundi matin, au siège du PS, se tient une conférence de presse des soutiens de Martine Aubry. A la tribune, que des femmes : Annie Guillemot, maire de Bron, Pascale Crozon, députée, Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement et Evelyne Fontaine, conseillère générale. On presse André Valentino, conseiller municipal de Ste-Foy de s'asseoir auprès d'elles. "Qui est-ce ?", demande-t-on à l'une d'elles. "Aucune idée", nous répond notre interlocutrice. Annie Guillemot annonce la venue imminente du député PS Pierre-Alain Muet. Lorsqu'il arrive, la maire du 1er arrondissement lui cède aussitôt son siège. Il faut mettre le sexe fort sur la photo.
Est-ce la guerre des sexes au PS ? Alors que Gérard Collomb, Jean-Paul Bret, Jacky Darne, Thierry Philip et Jean-Louis Touraine soutiennent tous François Hollande, il semble que les élues socialistes ont pris faits et causes pour l'ex-première secrétaire. "Depuis trois ans, elle a redressé le PS et a rassemblé la gauche", souligne Annie Guillemot. Pour elle, "les sondages ne veulent rien dire", évoquant le cas d'Eva Joly, distanciée par Nicolas Hulot dans les enquêtes d'opinion et victorieuse à la primaire écologiste. Elle affirme que la candidature de Martine Aubry a rassemblé 600 signataires dans le Rhône.
"La seule à dire qu'on ne réduit pas la dette par des politiques d'austérité"
Pascale Crozon loue "sa pugnacité, son courage, son autorité". Elle met en avant le bilan social de Martine Aubry, notamment les 35 heures et la couverture maladie universelle. "Elle est la rédactrice des lois Auroux (de 1982, ndlr), une révolution pour le Code du travail", complète Evelyne Fontaine. Pierre-Alain Muet a tissé "des liens d'amitié" avec les deux favoris. Mais pour lui, Martine Aubry "a un parcours exceptionnel", comme ministre, maire, salariée d'entreprise et fondatrice de l'association Agir contre l'exclusion. Il lui sait gré d'avoir une vision globale des problèmes, faisant le constat les trois déficits dont souffre la France : déficits des comptes courants, déficit de compétitivité et déficit d'empois. "c'est la seule à dire qu'on ne réduit pas la dette par des politiques d'austérité mais par des politiques complètes", en conclut-il. L'allusion à François Hollande, plus enclin à mener une politique rigoureuse, est évidente. Tout comme l'est le tacle d'André Valentino : pour lui, il est "significatif" de constater l'absence "de certains" à la Fête de l'Humanité. "On voit ceux qui visent l'électorat du centre et de la droite", grince-t-il.
Le bilan de Martine Aubry à la tête du PS est aussi mis en avant. Pour Pierre-Alain Muet, "il faut remonter à 1995-1997" pour trouver un parti qui phosphore autant. A l'écouter, elle a même reformé le SPD, les socialistes allemands, avec qui elle a beaucoup travaillé. "Si le SPD a évolué, c'est en particulier à Martine Aubry qu'on le doit", lance-t-il, évoquant notamment leur acceptation des euro-bonds (mutualisation des dettes) et de la taxe sur les transactions financières. Nathalie Perrin-Gilbert apprécie que l'ex-première secrétaire "fixe le cap". Sur la sortie du nucléaire, sur l'égalité hommes/femmes, sur le redémarrage de l'économie, sur le non-cumul des mandats. "On a besoin d'un capitaine solide alors que la mer va être agitée", poursuit Nathalie Perrin-Gilbert. "Martine Aubry est non seulement prête mais elle est déterminée", affirme-t-elle. Une détermination qui, selon elle, "crevait l'écran" jeudi dernier lors du 1er débat télévisé entre les candidats.
Une candidature de substitution ?
Au lendemain de l'intervention télévisée de Dominique Strauss-Kahn, les uns et les autres avaient à coeur de dissiper les doutes sur la motivation de de la candidate. Car l'ex-directeur du FMI a clairement fait savoir dimanche soir qu'il avait bien passé un "pacte" (dit de Marrakech, lieu où il possède un riad) avec l'ex-première secrétaire et qu'il avait, avant l'incident du Sofitel, l'intention d'être candidat à la primaire socialiste. Autant d'informations qui mettent en doute l'ancienneté de la candidature de Martine Aubry. "Je sais très bien qu'elle envisageait de se présenter et qu'elle était prête à en parler à DSK", souffle Pierre-Alain Muet. "Elle s'était préparée, l'équipe de campagne était prête", ajoute Annie Guillemot. Elle se retrouvera ce jeudi soir à Villeurbanne autour de Martine Aubry, à 18h au centre culturel.
Mais oui on y crois...Elle a sceller un pacte avec son pote, qu'elle a présenter comme le messie de gauche et bien qu'elle, son pote et ses ami(e)s girouettes, assument maintenant !Allez cessez de nous prendre pour des blaireaux de gauche !