Les députés LREM du Rhône en compagnie de Caroline Collomb, Georges Képénékian et David Kimelfeld © Lyon Capitale

Manifestation et autosatisfaction pour l’anniversaire des députés LREM

Un an presque jour pour jour après leur élection, les députés La République En Marche du Rhône se sont réunis ce lundi soir sur les berges du Rhône à Lyon. Une année marquée par la “découverte” du travail de député et la “satisfaction du travail mené”.

À deux pas du Sirius, où ils avaient fêté leur victoire il y a un an, les députés du Rhône se sont retrouvés hier sur La Plateforme, là où tout avait commencé un soir caniculaire de septembre 2016. À côté, les badauds ne savaient pas vraiment ce qu’il se passait sur la péniche ce lundi. “C’est quoi ? C’est une soirée jet set ?” demande un homme, la soixantaine passée. “Non, ce n’est pas la jet set, ce sont les premiers de cordée !” lui répond en souriant un ami avant d’enfourcher son vélo. En un an, l’euphorie d’un soir de victoire sur les berges a été remplacée par les huées de la manifestation d’une petite centaine de cheminots à l’extérieur, sous l’air circonspect des “marcheurs”. “Nous aussi, on pourrait faire une manifestation, d’usagers de la SNCF”, glisse l’un d’eux sur la péniche. Devant le bateau, les invités font la queue tandis que les élus arrivent au compte-gouttes par un ponton dédié. David Kimelfeld et Georges Képénékian sont évidemment là, comme il y a un an, accompagnés par quelques élus locaux – Loïc Graber (l’adjoint à la culture), Fouziya Bouzerda (vice-présidente de la métropole et présidente du Sytral), Michèle Vullien (conseillère métropolitaine et sénatrice) ou encore Karine Dognin-Sauze (2e adjointe au maire de Lyon et vice-présidente de la métropole). Caroline Collomb, la référente LREM dans le Rhône est aussi présente. Celle à qui l’on prête l’intention de succéder à son mari à la mairie de Lyon en profite pour faire le tour de la péniche en saluant chaque participant. “Votre mari va-t-il venir ?” lui demandent des invités. “Non, mon mari ne sera pas là”, répond l’épouse du ministre de l’Intérieur. Il faut dire qu’il est souvent là, Gérard Collomb (un quart de son temps, selon Lyon Capitale). Les Lyonnais s’y sont habitués.

“France is back”

La soirée commence. Les députés (moins Jean-Luc Fugit et Danielle Cazarian, seuls absents) se pressent sur la scène pour une photo de famille avec Georges Képénékian, David Kimelfeld et Caroline Collomb. Puis chacun d’entre eux dresse le bilan de son activité depuis un an et évoque ses souhaits pour l’avenir. Thomas Rudigoz, le premier à s’exprimer, a été marqué par le vote de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste – loi portée par Gérard Collomb. L’ancien maire du 5e arrondissement se dit aussi “marqué par la lourdeur de l’institution parlementaire” et attend avec impatience la prochaine réforme constitutionnelle “qui réduira la taille du Parlement, limitera les mandats dans le temps et instaurera de la proportionnelle”. Jean-Louis Touraine appelle, son tour venu, à “l’unité pour que la justice sociale continue de progresser”. Anne Brugnera salue la loi de finances, qui a “rendu notre pays plus crédible au niveau européen”, avant de lâcher un “France is back, comme le dit si bien Emmanuel Macron”. Le discours des quatre députés lyonnais terminé, les élus de la ville et de la métropole quittent la salle.

“Villeurbanne m’a appelé”

Anissa Khedher et Blandine Brocard mettent en avant une année “de découverte et d’apprentissage”. De son côté, Bruno Bonnell, animateur de la soirée de septembre 2016, revient sur scène avec gourmandise, lui qui va répétant qu’il ne pensait “jamais pouvoir être député”. “Mais Villeurbanne m’a appelé”, lance-t-il, tel un télévangéliste. Régulièrement pointé du doigt comme l’un des députés les moins actifs, l’ancien patron d’Infogrames ironise en réponse à la presse qui écrit qu’il “ne fait rien” : “J’ai passé une année de vacances et je vous en remercie”, lance-t-il, moqueur. Sur le fond, il se dit marqué “par l’émotion qui règne dans le sanctuaire qu’est l’Assemblée nationale”. “C’est grâce à cette émotion que l’on va faire le programme”, croit-il. Alors que la manifestation à l’extérieur se fait encore entendre, le député de Villeurbanne déclare vouloir “passer la deuxième vitesse pour la deuxième année”. “Notre programme est basé sur un livre qui s’appelle Révolution, pas réformette”, insiste-t-il. Provocateur, il ajoute : “Je trouve que pour le moment c’est facile. C’est facile parce que le pays nous demande encore plus. En un an, nous avons posé les fondations avec la loi Travail, la loi Logement, la loi sur les retraites ou encore sur l’agriculture. Mais, sur un marathon, nous n’en sommes qu’au huitième kilomètre. On est à peine chaud. On commence à transpirer.” Un message qui passe visiblement très bien auprès de son auditoire, qui l’applaudit chaudement. La soirée se termine par les discours de Thomas Gassilloud, Cyrille Isaac-Sibille et Yves Blein.

“Je me noie, comme les migrants dans la mer”

Après une nouvelle photo de famille avec les assistants parlementaires et suppléants, tout le monde se dirige sur la terrasse et vers le bar. Moment choisi par un jeune homme pour sauter dans le Rhône et interpeller les “marcheurs” : “Je me noie, comme les migrants dans la mer !” crie-t-il. Les regards sont quelque peu médusés, avant que s’installe une certaine indifférence à son égard. Remonté sur la berge et entouré de policiers, le jeune homme se retourne vers la péniche et tonne : “Gardez un esprit critique et, quel que soit votre parti politique, encouragez la vie !” Il est finalement reconduit sur le quai sous les applaudissements des tablées du Star Ferry, la péniche voisine. Alors que la location de 2016 de La Plateforme est contestée pour le rabais dont a bénéficié En Marche, aucune information ne nous a été donnée sur le coût de la soirée de ce lundi. Contactées à de très nombreuses reprises, ni les équipes des députés ni celle de la péniche n’ont répondu à nos questions à ce sujet.

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