La ministre des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, était au micro de Sud Radio ce lundi pour réaffirmer la lutte contre les mariages forcés. Depuis le 5 août, les parents qui trompent leur fille pour l’emmener à l’étranger et lui faire subir un mariage forcé encourent jusqu’à 45 000 euros d’amendes et 3 ans d’emprisonnement.
Le 22 novembre dernier, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, présentait son plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce lundi, c’était au tour de la ministre des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, de réaffirmer, au micro de Sud Radio, son intention de lutter contre "une autre forme de violence envers les femmes" : les mariages forcés.
Depuis le 5 août, la France reconnaît d’ailleurs un nouveau délit pour protéger les femmes contre les violences. Les parents qui trompent leur fille pour l’emmener à l’étranger et lui faire subir un mariage forcé encourent désormais des poursuites et risquent des peines pouvant aller jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement. "Ce qui correspond à certaines coutumes dans certains pays est aujourd’hui un délit en France", réaffirme la ministre, tout en précisant que ses services ont clairement identifié plusieurs pays plus sensibles sur cette question.
16 victimes identifiées depuis mars
Si Hélène Conway-Mouret évoque plusieurs milliers de cas potentiels d’unions forcées chaque année impliquant une jeune femme française, leur nombre précis reste difficile à déterminer. Seul chiffre certain, 16 jeunes femmes victimes de mariage forcé ont déjà pu être placées sous la protection consulaire de la France depuis mars 2013.
"Une fois qu’elles se sont fait connaître auprès des services consulaires, il faut activer les réseaux et les structures pour permettre l’hébergement de ces jeunes femmes, en France ou dans le pays, si elles le souhaitent, réfléchir à la réinsertion…", détaille Hélène Conway-Mouret, qui réaffirme que la lutte contre les mariages forcés ne peut s’appuyer que sur une grande chaîne de solidarité qui rassemble à la fois les services de l’État, des organisations et des associations à travers le monde.
"Il s’agit d’agir le plus tôt possible car, avant même d’être envoyées à l’étranger, les jeunes femmes peuvent être victimes de violences ou de séquestration", a rappelé la ministre en incitant les témoins à composer le 39 19 pour tirer le signal d’alarme.
Toutefois, Hélène Conway-Mouret reconnaît que se pose toujours le problème du financement du billet d’avion pour permettre aux jeunes femmes victimes de mariage forcé de rentrer en France. Mais, sur ce point, la ministre ne désespère pas et espère pouvoir annoncer la levée d’un fonds de solidarité, dès le début de l’année prochaine.
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