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Mariage homosexuel : les députés du Rhône, droite contre gauche à l'Assemblée

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La gauche en fait un principe d'égalité, la droite y est farouchement opposée. Depuis 5 jours, les deux principales formations politiques françaises s'affrontent sur les bancs de l'Assemblée nationale à propos du projet de loi de mariage pour tous. Florilège des débats, vus à travers les interventions des députés du Rhône. Nous les avons passées au peigne fin.

Pierre-Alain Muet (PS) : "un grand texte d'égalité"
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Très peu d'interventions des députés socialistes du Rhône depuis vendredi à l'Assemblée nationale. Le rapporteur de la loi et la garde des Sceaux intervenant principalement pour défendre le texte. Seuls deux d'entre-eux sont intervenus, une seule fois chacun, dont Pierre Alain Muet, au début des débats.

Le député de la Croix Rousse a défendu le texte de loi sur le mariage pour tous. "Un grand texte d'égalité, qui ne retire aucun droit, mais en ajoute à des familles homoparentales et à des enfants qui n'en n'ont pas. (…) Il y a quarante ans, les femmes avaient besoin de l'autorisation de leur époux pour ouvrir un compte bancaire (...). Les combats du mouvement progressiste ont permis que les hommes et les femmes soient égaux en droit (…) Aujourd'hui, nous parachevons cette égalité (….) Il ne s'agit pas d'inventer de nouvelles formes de familles" a-t-il fait valoir à l'opposition.

Georges Fenech (UMP) : "pourquoi pas, après-demain, le clonage façon Raël ?"
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Pour Georges Fenech, député UMP du Rhône, très actif au contraire depuis le début des débats, la gauche joue aux "apprentis sorciers". "Vous nous proposez de réécrire une loi naturelle qui jusqu'à preuve du contraire, commande depuis le début de la création notre destinée d'hommes et de femmes, tous issues d'une rencontre naturelle entre un homme et une femme. (…) Si vous nous conduisez vers la PMA et la GPA, madame la garde des Sceaux, pourquoi pas, après-demain, le clonage façon Raël ?", s'est interrogé dès vendredi l'ancien magistrat.

L'élu de la circonscription de Givors (69) reproche également au gouvernement de complexifier le droit des couples hétéros français, et en particulier de faire peser sur eux une discrimination par rapport aux couples homosexuels. Les seconds se trouvant pénalisés dans leur démarche d'adoption selon lui par le retrait de certains pays ne reconnaissant pas le mariage homosexuel.

Philippe Cochet (UMP) : "un grand absent : l'enfant"
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Philippe Cochet lui s'est plutôt battu ces jours-ci sur le registre du droit de l'enfant, droit à disposer d'un père et d'une mère biologique selon lui. "Dans le projet qui nous est proposé, il y a un grand absent : l'enfant. Nous devons obligatoirement protéger les plus faibles. Et comme on le voit dans le projet qui nous est proposé aujourd'hui, l'enfant est complètement oublié (….) Nous allons assister à la déstructuration d'un élément principal de notre société : l'institution de la famille».

Michel Terrot (UMP), "et demain, la PMA et la GPA ?"
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Michel Terrot, élu UMP de la circonscription d'Oullins s'inquiète lui, de la suite des événements, et notamment de la loi sur la famille attendue en mars. Il se rappelle Elisabeth Guigou défendant le PACS il y a quinze ans à l'Assemblée nationale, "elle était, naturellement, tout à fait hostile à ce que l’on aille plus loin en matière d’adoption et de filiation. (…) Je reste, sur ce point, sur la même position qu’elle, même si, à l’époque, je savais (...) Nous y sommes aujourd’hui ! Ce projet de loi sera, à n’en pas douter, suivi d’autres textes sur la PMA et la GPA" s'inquiète le député.

Philippe Meunier, député UMP de Meyzieu craint la même chose : "aujourd'hui le mariage, demain la PMA, et nous savons qu'au sein de la majorité certains souhaitent la GPA. Il faut donc arrêter d'avancer masqués et dire aux Français ce que vous voulez pour la France et notre société."

Bernard Perrut, élu du Beaujolais, reprend enfin les mêmes arguments : "après la PMA, le pas sera facile à franchir au nom de l'égalité. Les couples d'hommes ne manqueront pas d'exiger le droit à la gestation pour autrui; beaucoup le réclament déjà, et certains n'ont pas hésité à y recourir à l'étranger. Ce jour là quel argument le gouvernement opposera t il ?" s'inquiète-t-il.

Bernard Perrut : "ne pas obliger un officier d'état civil à présider au mariage homosexuel"
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Le maire de Villefranche-sur-Saône a surtout réclamé à l'Assemblée l'introduction d'une "clause de conscience" des maires qui ne souhaiteraient pas célébrer de mariages homosexuels dans leurs mairies. "La conscience appartient à chacun et vous ne pourrez obliger un officier d'état civil à présider au mariage, dès lors qu'il ne se retrouve pas dans les valeurs qui sont les siennes", affirme le député, s'appuyant sur la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.

"La clause de conscience que nous vous demandons d'adopter avec cet amendement est bien le minimum que vous pouvez tolérer à l'égard de tous ces élus de France, qui sont d'honnêtes républicains", reprend Philippe Meunier.

Pascale Crozon : "les maires sont chargés de faire appliquer la loi du peuple"
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Mais pour Pascale Crozon, député socialiste de Villeurbanne et membre de la commission des lois, il ne peut y avoir de clause de conscience des maires sur ce sujet comme sur aucun autre : "les officiers d'état civil sont avant tout des élus du peuple, chargés de faire appliquer la loi au nom du peuple et en aucun cas selon leur convenance personnelle" a-t-elle répondu à Philippe Meunier et Bernard Perrut.

Philippe Meunier : "caprices de bobos"
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Le député UMP de Meyzieu et membre de la droite populaire, également très actif dans les débats depuis vendredi est intervenu à de multiples reprises contre un projet qu'il estime être une réponse du gouvernement "à une attente, celle de tous les bobos, et surtout à leurs caprices". Il a reproché au gouvernement de "casser le code civil de tous les Français pour satisfaire les demandes d’une minorité agissante". Le majolan a demandé mardi soir l'organisation d'un référendum national sur cette question, prévenant qu'il serait dans la rue aux côtés des opposants le 24 mars prochain. Et que la rue forcerait le gouvernement "comme en 1984" à abandonner son projet.

Ce mercredi, l'Assemblée poursuivra l'examen du projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels à 16h15 et 21h30. 2 678 amendements restent encore à débattre. Près de 5 000 aavaient été déposés au départ par l'opposition. Le vote définitif en première lecture de l'Assemblée interviendra le mardi 12 février à 16h15.

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