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Matteucci (PS) : “Cochet a accru le sentiment d’insécurité”

ENTRETIEN – Fabrice Matteucci, candidat aux municipales pour le PS à Caluire répond à nos questions. Depuis 2001, c'était Pierre Ferraro qui conduisait la liste PS aux municipales dans la commune. Cette année est celle du changement. Les militants ont désigné Fabrice Matteucci (à 64 %) le 10 octobre. À 43 ans, il est consultant indépendant et chargé de cours à l’université, spécialiste des politiques publiques en matière d’éducation. Après avoir habité à Montessuy au milieu des années 1970, il est revenu vivre à Caluire, dans le quartier de Bissardon. Il est aussi engagé dans la vie associative caluirarde.

Lyon Capitale : Fabrice Matteucci, vous êtes le candidat aux municipales pour le PS à Caluire. Depuis 2001, c’était Pierre Ferraro qui conduisait la liste PS aux municipales. Cette année, c’est l’année du changement. Les militants vous ont désigné, qu’est-ce qui vous différencie principalement de votre prédécesseur ?
Fabrice Matteucci : Je ne parlerais pas de différence. Je parlerais de continuité. Je pense que le choix des militants a été celui de penser la suite, l’avenir. Pierre Ferraro a porté avec conviction pendant de nombreuses années la voix des socialistes, tant au sein de la section comme secrétaire qu’au conseil municipal de Caluire-et-Cuire. Son engagement pour représenter Caluire-et-Cuire au Grand Lyon a été aussi important. Il s’agit donc d’assurer le relais.

François Hollande, le chef de l’État socialiste, a annoncé la semaine dernière un virage social-démocrate à la tête du pays. Il s’est engagé notamment sur la mise en œuvre d’un pacte de responsabilité qui permettra aux entreprises de faire l’économie de 30 milliards d’euros de charges au niveau national. Qu’en pensez-vous , vous qui candidatez dans une commune où le nombre de sociétés créées a augmenté de 18 % sur la période 2000-2010 ?
Des créations de sociétés ont été réalisées sur Caluire-et-Cuire, entre 2000 et 2010 ; toutefois, dès 2011, la tendance s’est inversée, le nombre de créations diminuant de 10 %. Autre précision, ces créations étaient avant tout des créations de sociétés individuelles. Caluire-et-Cuire est pourtant une commune où la dynamique entrepreneuriale existe. Nous devons la soutenir et en faire un atout du développement de la ville, et de la métropole, notamment sur la zone Périca, qui doit voir la mise en œuvre d'une réelle collaboration avec nos partenaires de Rillieux et du Grand Lyon pour que cette pépinière offre le potentiel de développement adapté à nos jeunes créateurs d'entreprise. Le pacte de responsabilité annoncé par François Hollande va nous permettre de renforcer nos efforts en direction de nos entrepreneurs. C'est un pacte qui pourra permettre de soutenir l’effort de croissance et qui s'inscrit dans la continuité du travail entrepris avec les syndicats autour du pacte social.

Concernant le bilan de votre adversaire principal, Philippe Cochet, maire UMP depuis 2008, qu’est-ce qui vous semble le plus critiquable ?
Indéniablement, une absence claire de dialogue et de concertation avec les Caluirardes et les Caluirards. L’extension des zones de stationnement payant en a été une preuve flagrante !
Ensuite, une volonté délibérée de fermer la ville. Combien de projets sont en attente, comme la voirie de la rue Henri-Chevalier où les trottoirs, côté Caluire-et-Cuire, ne sont matérialisés que par une ligne de peinture blanche ! Alors que du côté de la Croix-Rousse ils ont été refaits. Sans compter les trous dans la chaussée ! Ce sont des exemples de projets et aménagements urbains qui ne trouvent pas de solution, à cause de la guerre que Philippe Cochet a conduite contre le Grand Lyon. Au détriment des Caluirards.
Enfin, l’explosion de la dette de la ville ! Les équipements et services que les habitants des différents quartiers attendent en termes d’équipements de proximité, d’aires de loisirs et d’activités pour les enfants et les jeunes, des aménagements des équipements publics pour permettre l’accès aux personnes à mobilité restreinte ou réduite… Tous ces équipements et services ne sont pas là.

Philippe Cochet a axé sa politique sur le renforcement de la sécurité dans son dernier mandat. Une erreur, selon votre prédécesseur, Pierre Ferraro. Vous, qu’en pensez-vous ?
Est-ce renforcer la sécurité que de remercier les automobilistes de s’arrêter aux passages piétons ? C’est du civisme. La politique conduite par Philippe Cochet n’a pas fait diminuer le sentiment d’insécurité. Au contraire, il l’a accru. La méfiance et la défiance ont pris le pas sur la confiance.
Ce qu’il faut, c’est développer une politique de prévention digne de ce nom, avec les moyens nécessaires pour y parvenir. Pour Philippe Cochet, la sécurité se gère dans l’éloignement, par le choix d’une politique de vidéosurveillance maximale, construite sans concertation ni comité d’éthique. Pour moi, la sécurité se gère dans la proximité. Je rejoins dans son analyse la commandante de police du commissariat de Caluire, qui constatait, en mars dernier, que la baisse de la délinquance en 2012 était la conjonction d’une police nationale de proximité, de terrain, et des moyens policiers mieux organisés à l’échelon de l’agglomération.

Quels seront vos principaux chantiers si vous êtes élu en mars prochain ?
Les chantiers sont nombreux. Toutefois, notre premier chantier sera d’instaurer le dialogue avec les Caluirards et les Caluirardes, d’engager la construction d’une démocratie participative réelle. Un autre chantier que nous devrons engager rapidement sera celui de l’organisation de la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires, afin que les familles, les associations, mais aussi les enseignants aient le plus vite possible une visibilité pour la rentrée…
Enfin, le chantier concernant la question des déplacements et du stationnement devra être abordé rapidement. Le chantier de la résorption de la dette sera lui aussi une priorité dès notre élection.

Une alliance avec le Front de gauche (9,46 % au 1er tour des législatives de 2012) et les Verts (3,11 % au 1er tour des législatives de 2012) est-elle envisageable au second tour à Caluire ? Suffira-t-elle à faire basculer la commune à gauche, selon vous ?
Pour ce qui concerne les Verts, nous travaillons déjà ensemble actuellement au sein du collectif Caluire-et-Cuire en Mouvement. Il faut que la gauche réalise le meilleur score dès le premier tour. Au second tour, nous aurons l’occasion d’aborder la question des alliances.
La commune peut basculer à gauche. Lors des dernières élections municipales, les listes PS et Verts ont obtenu au global 43 % des scrutins. Il n’y a pas de raison que cette progression ne continue pas ! D’ailleurs, les élections législatives de juin 2012 ont montré que la gauche est présente sur Caluire-et-Caluire. Et puis, d’autres communes ont été remportées par la gauche après de longs règnes de la droite. Pourquoi pas Caluire-et-Cuire !

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