Jean-Jack Queyranne, le président socialiste de la Région Rhône-Alpes, présentait ce jeudi matin son programme pour les élections de mars prochain. Il s’appuie sur son bilan et sur un contexte national d’opposition à la politique gouvernementale.
La campagne des régionales n’arrivent pas vraiment à prendre. Ou tout du moins sur des aspects locaux. Jean-Jack Queyranne présentait ce jeudi matin son programme. Mais dans son laïus entourant les quinze mesures phares de son projet pour Rhône-Alpes, le président actuel de la région n’a pas pu s’empêcher de placer les débats dans un cadre national. Il a très régulièrement attaqué l’action du gouvernement. S’en prenant surtout à la réforme des collectivités territoriales. Jean-Jack Queyranne fustige notamment “une recentralisation des pouvoirs”, “des budgets incertains” ou encore “la dette de l’État” comparée à celle des régions. “Nous empruntons en un an ce que l’Etat emprunte en une demi-journée”, lance-t-il.
Sa campagne nationale sera agressive. “Cette élection doit être le moyen de porter un coup d’arrêt à la politique du gouvernement qui agrandit les inégalités et affaiblit le pays”, a résumé le président socialiste actuel de la région.
15 mesures transportées du bilan au programme
Au niveau local, il articule son “nouveau contrat avec les Rhônalpins” sur quinze points, la plupart issus de son bilan. Les principaux : poursuivre les lycées écoresponsables, 15 000 nouveaux contrats d’accès et de retour à l’emploi (CARED), 20 000 places de plus dans les trains, généralisation de la carte Oùra, 6 millions d’arbres plantés et un nouveau siège de la Région à la Confluence accessible en transport en commun.
“Depuis la réforme de la taxe professionnelle et la suppression de la fiscalité régionale, parler de fiscalité régionale n’a plus de sens (...) Quant aux attaques sur la masse salariale de la région, cela relève de la démagogie. 80% des effectifs nous ont été transférés par l’État. Notre masse salariale ne représente que 5% à 6% du budget. Il faut que Françoise Grossetête (la tête de liste UMP, ndlr) me disent ce qu’elle réduira. Veut-elle moins d’agents de restauration et d’entretien dans les lycées ?”, s’interroge Jean-Jack Queyranne.
Il rêvait d’une victoire à la “Collomb”
Et avant de partir, il n’a pas oublié de lancer une petite pique à Europe Écologie : “ma volonté est d’avoir des listes de rassemblement. Certains partis ont leurs propres listes alors que notre bilan est commun. Je regrette leur cavalier seul. En Rhône-Alpes, nous pouvions créer une dynamique qui nous aurait permis de remporter cette élection dès le premier tour”.
À défaut de faire émerger de véritables enjeux régionaux, Jean-Jack Queyranne dresse le tableau d’une campagne qu’il est pour l’heure l’un des rares à animer: mi-national mi-local. Pendant que l’UMP se déchire pour constituer ses listes, le président actuel occupe l’espace médiatique. La machine de guerre est en marche.
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