Il l'a créé avec son ami François Bayrou sur une ligne du "ni gauche, ni droite" qui aimerait résister à la vague bleue attendue.
"Les sondages nous donnent autour de 10%. Malgré la machine qui broie tout, nous pouvons avoir de bons résultats" confie Michel Mercier qui veut y croire. Très proche de François Bayrou, c'est avec lui qu'il a concocté la liste des candidats Modem... ceux que l'UMP nomme parfois les "577 samouraïs".
Pour le président de l'UDF du Rhône, c'est pourtant une véritable force qui se constitue dans le département au regard des 3 000 tout nouveaux militants Modem qui se rajoutent aux 1 500 militants UDF. Le paradoxe est là : rarement un candidat centriste aura fait un aussi bon score au 1er tour de la présidentielle, rarement les militants auront été si nombreux... et jamais les centristes n'ont risqué à ce point de se faire laminer aux législatives. Le "ni-gauche, ni-droite" est-il une impasse ? Mercier assume : "On sait bien qu'on ne va pas avoir beaucoup de députés. On a vécu des périodes pires et on a rebondi. Bien sûr, la loi électorale nous est très défavorable. Mais le très bon score de Bayrou, les 7 millions d'électeurs, nous obligent. Il faut respecter ces électeurs". Plus que jamais, la volonté est de construire un centre indépendant et favorable à des majorités de coalitions avec la gauche et la droite.
"D'ailleurs que se passe-t-il dans le gouvernement de monsieur Fillon ? Il y a plus de socialistes que de vrais centristes à ses côtés" s'amuse Mercier. Par rapport aux premiers pas de Nicolas Sarkozy-président, il relève "beaucoup d'effet d'annonces" mais se réjouit de "l'évolution fondamentale que prend la politique européenne, ne serait-ce que sur la Turquie".
Les Français redistribuent complètement un jeu politique sclérosé depuis 20 ans. Et pour Michel Mercier, c'est la gauche qui se retrouve archaïque : "Nous sommes à la fin d'un cycle. L'UMP a fait son aggiornamento. Au centre, nous sommes en train de le faire. Au PS de le faire à son tour, de telle manière que la démocratie soit le plus vivante possible.Les socialistes doivent dire qu'ils n'ont rien à faire avec l'extrême gauche".
En attendant, pour rester fidèle à sa nouvelle ligne politique et à ses électeurs, François Bayrou risque gros. Et à Lyon, c'est la députée Anne-Marie Comparini qui est en première ligne.