Pour la première fois depuis son départ au ministère de l'Intérieur, Gérard Collomb a participé au conseil du Grand Lyon. Un an et demi après, celui qui a créé cette collectivité locale y est revenu en simple conseiller métropolitain.
L'après-midi de sa réélection à la tête de la mairie de Lyon, Gérard Collomb avait séché le conseil de la métropole. Ce lundi, pour la première fois depuis son départ de la place Beauvau, c'est en simple conseiller métropolitain que l'ancien ministre de l'Interieur a retrouvé son siège au Grand Lyon. Une séance durant laquelle il a été interpellé par plusieurs élus d'opposition. À chaque fois, sourire en coin, il les a regardés, silencieux, avant de se replonger dans ses dossiers. Il les a d’ailleurs parcourus durant la majeure partie de l'après-midi laissant toujours le soin à David Kimelfeld de répondre, même quand c'est lui qui était visé. Ce fut le cas quand Alexandre Vincendet a profité d'une délibération sur la désignation d'un référent déontologique pour critiquer le “Sénat des maires” proposé par Gérard Collomb. Ou quand Nathalie Perrin-Gilbert a profité de ce retour pour demander à David Kimelfeld la réalité des sanctions financières prises à l'encontre de Gérard Collomb lorsque celui-ci était occupé à son maroquin parisien. Pareil lorsque Jean-Paul Bret a parlé d’un modèle lyonnais qui a perdu de sa superbe “depuis deux ans” lors du débat sur la prévention et la lutte contre la pauvreté.
De retour à Lyon, Gérard Collomb, non-cumul des mandats oblige, a été contraint de choisir la collectivité dans laquelle il allait préparer son rapatriement local. Pas assuré d'obtenir la majorité au Grand Lyon, c'est sur la mairie, aux dépens de Georges Képénékian, qu'il a jeté son dévolu. Pourtant que ce soit budgétairement ou en terme de compétences, c'est bien à la métropole, qu'il a créée, que se joue son avenir. Une métropole dans laquelle il est pour le moment réduit au silence. Impossible de lui accorder des temps de parole pour répondre à chaque attaque. L'opposition y verrait une faveur qui contrevient aux règles de fonctionnement de l'assemblée métropolitaine. Par chance, ce lundi l'opposition n'a pas été très mordante. Quant à Gérard Collomb, combien de temps restera-t-il muet au Grand Lyon ? Ce lundi soir, quelques minutes avant l'allocution au 20h d'Emmanuel Macron, il a quitté la salle du conseil.