Suite au communiqué émis par le conseiller de la Métropole de Lyon Les Républicains Jean-Wilfried Martin, dans lequel il dénonce l'incohérence de Jean-Paul Bret sur la question de la vidéosurveillance, le maire de Villeurbanne réagit en expliquant son vote sur l'installation de caméras dans deux parcs du grand Lyon et expose sa position sur l'utilisation de la vidéosurveillance dans l'espace public.
À la suite du conseil de Métropole du 30 mai, lors duquel le groupe La Métropole Autrement, présidé par Jean-Paul Bret, avait voté l'installation de caméras de surveillance dans les parcs de Parilly et de Lacroix-Laval, Jean-Wilfried Martin avait dénoncé un "double-discours" du maire de Villeurbanne sur la question de la vidéosurveillance. En réponse au communiqué émis par l'élu municipal Les Républicains, M. Bret nous a transmis un document, qui n'est autre que son intervention préalable au vote du 30 mai (à laquelle M. Martin a a priori assisté), dans lequel il développe sa position.
Un dépassement des compétences de la Métropole ?
Le maire de Villeurbanne formule d'abord des doutes sur "la compétence de La Métropole quant au dépôt d'une demande d'implantation" de ce réseau "de 37 caméras de vidéoprotection au sein des parcs de Lacroix-Laval et de Parilly." En effet, si "l'entretien et la conservation" de ces parcs relève de la Métropole de Lyon, "le pouvoir de police qui s'applique continue de relever des maires des communes d'implantation". J-P Bret regrette particulièrement que "l'avis des maires des communes concernées ne figure même pas explicitement dans le projet de délibération."
Une autre critique soulevée concerne le flou qui entoure les conditions d'utilisation de la future installation : la délibération "n'indique ni le traitement qui sera fait des images […] ni le coût de fonctionnement du réseau."
"Pas d'a priori idéologique"
Malgré ces écueils, M. Bret et son groupe ont décidé – de manière quelque peu déroutante – de voter en faveur du projet, arguant qu'il ne "concerne que des espaces appartenant à la Métropole et dont le caractère clairement délimité en fait des cas particuliers." En effet, le maire de Villeurbanne se targue d'une position pragmatique quant à la vidéosurveillance, avançant que son efficacité varie grandement selon les types de lieux où elle est utilisée. Ce raisonnement est mis en avant pour justifier la politique de sécurité mise en œuvre dans sa ville : "Sur le territoire de Villeurbanne [nous avons procédé à l'installation de systèmes de vidéoprotection] dans des lieux précis (types parkings de surface), clairement délimités et là où des études préalables nous avaient conduits à retenir cette installation. À l'opposé dans la plus grande partie de l'espace public que sont les rues et les places, l'analyse des coûts comparatifs tant en investissement qu'en fonctionnement, ne nous a pas conduit à faire aujourd'hui ce choix". J-P Bret s'inscrit également en faux contre les annonces alarmistes de Jean-Wilfried Martin : "Ce ne sont pas les actes délictueux qui augmentent à Villeurbanne, mais les mensonges de Jean-Wilfried Martin !".
Quant bien même il reconnaît l'utilité des caméras de surveillance dans certaines situations, Jean-Paul Bret nuance les effets qu'on peut en attendre : "Si la vidéoprotection est incontestablement un moyen supplémentaire d'élucidation – mais il est loin d'être le seul et la solution miracle – ses résultats en matière de protection préventive, qui justifie pourtant son nom, sont beaucoup plus sujets à caution".
Autant de doutes et d'incertitudes qui incitent M. Bret et son groupe "à faire preuve d'une grande vigilance dans les suites de cette délibération."
Si la vidéosurveillance n'empêche pas le passage à l'acte, elle permet de l'enregistrer et d'en limiter les répétitions. Bien sur, on est loin du discours sur le bien vivre ensemble, refrain du maire de Villeurbanne.