Michel Havard
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Michel Havard : “J’ai douté à plusieurs reprises”

Son succès à la primaire UMP, début juin, conforte Michel Havard dans sa méthode : une opposition non systématique à Gérard Collomb. Sa ligne de campagne pour 2014 ? La proximité, avec l’“obsession de faciliter la vie des Lyonnais”. Extraits de l’entretien à lire dans Lyon Capitale-le mensuel de juillet.

Lyon Capitale : Depuis 2008 et votre intronisation comme leader de la droite lyonnaise, avez-vous douté d’être un jour le candidat de la droite pour les municipales de mars 2014 ?
Michel Havard : Une stratégie n’est jugée bonne que si elle débouche sur la victoire. C’est le cas pour moi. Je me suis efforcé de ne pas changer de cap depuis 2008. J’ai franchi beaucoup d’obstacles. J’ai douté à plusieurs reprises. Pour être candidat en 2014 en venant de l’opposition, il fallait trouver un bon équilibre entre le travail de critique de l’action de Gérard Collomb et la construction d’une personnalité crédible. Je me suis souvent demandé si, entre ces deux aspects, je plaçais assez bien le curseur. Pour autant, je n’ai jamais ressenti le besoin de changer de stratégie.
Les Lyonnais attendent une opposition constructive, qui porte des critiques fondées. Je ne serai jamais élu maire de Lyon parce que je suis un bon opposant, ce n’est pas un critère suffisant, mais parce que je serai considéré comme crédible comme maire. Avec mon groupe, nous avons travaillé, nous nous sommes formés, nous avons fait le travail sérieusement. Bien sûr, j’ai douté à cause des départs du groupe de certains élus, des critiques en interne à l’UMP ou dans la presse. Ils disaient que je n’y arriverais pas. Après ma défaite aux législatives en 2012, curieusement, je n’ai pas douté. Ce revers m’a même libéré. Jusqu’alors, la droite était majoritaire et Gérard Collomb l’utilisait contre nous. Aujourd’hui, il a le socialisme honteux. Il cache son étiquette politique et si, comme je l’entends, il s’agit d’un calcul politique, alors je comprends le désamour des Français envers leurs dirigeants.

Un sondage du JDD montre qu’à un an de l’échéance Gérard Collomb peut être serein, mais l’écart s’avère moins important que prévu (56 % pour une liste conduite par le maire sortant contre 44 % pour Michel Havard au second tour). Est-ce possible ?
Les Lyonnais savent qu’ils auront un choix à faire : veulent-ils reconduire un Gérard Collomb à bout de souffle pour un troisième mandat qui serait une catastrophe ? Le bilan de son second mandat est beaucoup moins bon que celui qu’il a présenté aux Lyonnais en 2008. (…) En se concentrant sur des projets clinquants, Gérard Collomb a oublié de penser au quotidien des gens. Il reste quelques grands projets à mener, notamment en termes de transports, mais il faut redonner une vraie place aux politiques de proximité, faciliter la vie des habitants en matière de déplacements, de sécurité, de propreté, de commerces, de logement. Aujourd’hui, les classes moyennes quittent Lyon à cause des prix de l’immobilier. Si cette tendance se poursuit, nous n’aurons plus à Lyon que des gens très riches et ceux qui ont accès aux logements sociaux. Il faut que chacun puisse vivre dans la ville pour pouvoir parler de mixité. Après plusieurs années d’exode des classes moyennes, je mettrai en place une politique d’équilibre. (…)

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Le ralliement d’Emmanuel Hamelin, Nora Berra et Michel Noir à Georges Fenech, le “système Collomb”, son angle d’attaque pour battre le maire en place et ses propres projets pour Lyon… Sur tous ces points, Michel Havard a répondu longuement à nos questions.

L’intégralité de cet entretien, suivi d’une analyse de la victoire de Michel Havard à la primaire, est à lire dans Lyon Capitale n°724, en vente en kiosques depuis le 5 juillet, et dans notre boutique en ligne.

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