En juin, Michel Havard a vu sa candidature aux législatives de 2017 écartée par son parti. Une décision qu’il n’a pas digérée. Il menace, sans trop y croire lui-même, de partir en dissident. Mais ses plus grands espoirs de réhabilitation, il les place en Alain Juppé, qui pourrait le réinvestir en cas de victoire à la primaire de la droite.
Michel Havard a effectué ce lundi, lors d'une conférence de presse, sa rentrée politique. En soi, c'est déjà une information. Après s'être vu refuser l'investiture aux législatives dans une circonscription dont il a été le député de 2007 à 2012, certains lui prédisaient la retraite politique. D'autres lui ont récemment prêté l'intention de rejoindre Gérard Collomb. Le président du groupe d'opposition au conseil municipal a donc voulu "tuer dans l'œuf les rumeurs".
"Je ne rejoins pas Gérard Collomb et ce ne sera jamais le cas", prévient-il. Alors qu'il se lance dans une nouvelle aventure professionnelle, Michel Havard a tenu à préciser que, s'il avait moins de temps à consacrer à la politique, il avait "bien l'intention de continuer" son engagement.
Dissident, mais pas trop
Mais, s'il en a l'intention, son parti ne parie clairement plus sur lui. La commission d'investiture Les Républicains a retoqué sa candidature aux législatives, lui préférant la plus droitière Anne Lorne, égérie lyonnaise de la Manif pour Tous. Une décision que ne digère toujours pas Michel Havard.
"Je n'accepte pas cette décision, qui est une faute politique. La primaire peut changer des choses, mais je me réserve la possibilité d'être candidat officiellement ou officieusement",avance Michel Havard. Le conseiller municipal est un soutien d'Alain Juppé. Ce dernier lui a promis de changer, en sa faveur, les investitures s'il remportait la primaire de la droite et du centre dont il est le favori selon les sondeurs.
"Si Alain Juppé perd, la dissidence sera une option pour moi. Mais je ne suis pas un grand partisan des dissidences. Les électeurs n'en rêvent pas", poursuit Michel Havard. Ce cas de figure l'obligerait aussi à quitter la présidence du groupe Les Républicains au conseil municipal. Sa menace de dissidence semble donc bien timide. D'autant plus que Michel Havard a rappelé qu'un destin local lui importait plus qu'un mandat national.