Michel Mercier se lance sans projet "clinquant"

Les deux garde des Sceaux, l’ancien et le nouveau, lançaient ce lundi la campagne des cantonales de la majorité sortante. Dominique Perben a envoyé des signaux à l’adresse de la droite traditionnelle, alors que le maire divers-droite du 6e arrondissement le défie dans son canton. Michel Mercier a défendu la stabilité fiscale.

Alors que Lyon divers droite et Europe Ecologie ont dévoilé leur programme et que le PS montre ses muscles depuis plusieurs mois plein de confiance, il fallait y aller. Lâcher les chevaux. La majorité départementale, menacée par la gauche, a lancé sa campagne ce lundi dans un hôtel du 6e arrondissement. La conférence avait lieu dans un salon à l’ancienne serti de fausses colonnades, avec tapis rouge au sol et double rideaux. Ambiance mortuaire plus que de conquête. "Nous abordons cette élection unis", se réjouit pourtant le président du Conseil général sortant, Michel Mercier. Son propos, décousu, ne dresse pas vraiment le bilan de son action. Il est fier de ne pas avoir augmenté les impôts depuis six ans. "Nous avons voulu que le Département soit présent dans l’ensemble du territoire", souligne-t-il, comme pour répondre aux accusations des socialistes d’avoir favorisé les campagnes au détriment de l’agglomération lyonnaise. Le président précise que 14 maisons du département – où les administrés peuvent se renseigner sur des actions de l’institution - ont été ouvertes à Lyon, soit "plus que de mairies d’arrondissements".

L’aide aux cantines des collèges privés

L’actuel garde des Sceaux cède la parole à son prédécesseur à la Chancellerie, Dominique Perben, devenu vice-président du Conseil général du Rhône. Ce dernier semble contrarié – sinon préoccupé - par la candidature du divers droite, Jean-Jacques David, maire du 6e arrondissement. "Un maire que j’ai fait élire se présente contre moi. Il a dû chercher un moyen d’être reconnaissant", ironise-t-il, y voyant "une forme originale de reconnaissance". Pour lui, cette dissidence est une affaire de "déloyauté". Alors Dominique Perben envoie des signes à l’électorat de droite traditionnelle. Il propose une démarche de "neutralité positive" du Département. Dans l’accueil de la petite enfance, en favorisant l’ouverture de structures associatives et privées. Dans la gestion de la dépendance en soutenant aussi le maintien à domicile des aînés. Enfin dans l’enseignement "en accompagnant de façon analogue les établissements privés et publics". Est étendue aux collèges privés la disposition ramenant le repas à un euro pour les jeunes de familles modestes. Il souligne aussi la stabilité fiscale : "nous pensons à la situation des classes moyennes".

"Il faut s’adresser rue du Lac"

Dans leurs propos liminaires, aucun mot sur Rhônexpress, principale réalisation du dernier mandat. Et quid du musée des Confluences ? Mercier est "fier" de ce projet en cours. "Il y a un besoin d’une ambition pour cette ville". Il ne s’étend ni sur les retards, ni sur les dérapages de coûts. "Tous les grands dossiers ont leurs problèmes. On peut préférer un boulodrome rouillé", élude-t-il, soufflant au passage qu’il n’avait pas voté pour ce cabinet d’architecte. Il prévoit l’inauguration du musée pour fin 2013/2014. Soit la même échéance qu’OL Land… Questionné sur la réalisation du Tronçon ouest du périphérique, il botte en touche. La maîtrise d’ouvrage a été en effet transférée au Grand Lyon, même si le Département est censé en financer la moitié."Il faut s’adresser rue du Lac (l’adresse de la communauté urbaine)", badine-t-il, confiant attendre "tous les jours le lancement de l’opération". Faisait-il preuve de la même impatience lorsqu’il en avait la maîtrise d’ouvrage ?

"Le Département est radin"

"Je n’ai pas compris quel était votre projet phare", interpelle, acide, un confrère. "Accompagner les personnes de façon plus fine", répond Dominique Perben, nullement désarçonné. La stabilité fiscale pourrait-elle être la martingale d’une droite en mal de projet ? Même pas. Michel Mercier s’est engagé à "limiter" la pression fiscale, envisageant de ne pas augmenter les impôts en 2012 seulement. Le président sortant se pose toutefois en bon gestionnaire, rigoureux de l’argent de ses contribuables. "Le Département est radin", lance-t-il sur le mode du papy près de ses sous, assurant ne pas profiter de "voyages". On excusera Michel Mercier : il n’est pas très coutumier des campagnes cantonales, lui qui est reconduit sans coup férir à la tête de l’institution depuis 1990. Dévoilant son programme, il a reconnu que ce n’était "pas un projet clinquant", y voyant cependant des "projets profonds, solides".

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"Si j’ai le moindre soupçon, je saisirai le procureur de la République". Michel Mercier a pour la première fois réagi aux soupçons de malversations et de corruptions d’agents du service informatique du Conseil général – affaire que nous révélions vendredi dernier (lire ici). Pour le président, il n’y a pas de "malversation", a-t-il assuré lors d’une conférence de presse organisée ce lundi à propos des cantonales.

Le terme avait pourtant été employé par son directeur de cabinet, Pierre Jamet, lors de réunions avec les organisations syndicales où étaient également présents des élus. Tout juste Michel Mercier avance-t-il un problème de confiance qui explique qu’on "remplace" tel ou tel fonctionnaire qui a déçu. Mais il n’a donné aucune explication sur les raisons pour lesquelles ces agents ont perdu la confiance de leur patron. Trois fonctionnaires du Conseil général du Rhône ont été écartés de leur poste en juillet 2010 suite à un audit de la Direction des Services Informatiques du Département du Rhône. Pierre Jamet avait évoqué l'existence de malversations présumées dans ce service.

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