Lors de son arrestation mercredi, le militant d'extrême droite portait des micros posés sur lui par Canal Plus. Le Parquet s'interroge sur une forme de complicité de la part du journaliste. Quatre militants d'extrême droite ont été mis en examen ce vendredi et placés sous contrôle judiciaire.
Après près de 48 heures de garde à vue, cinq militants d'extrême droite ont été relâchés, quatre autres ont été mis en examen. Une information judiciaire a été ouverte pour rébellion en réunion et violence à personne dépositaire de l'autorité publique. Ce mercredi, les uns et les autres avaient participé à un rassemblement devant la fédération du PS, rassemblement qui avait été émaillé "de violences minimes", selon les dires d'un policier. Mais tout aussi minimes soient-elles, il y a récidive, notamment de la part d'Alexandre Gabriac, le conseiller régional exclu du FN et fondateur des Jeunesses nationalistes, initiateur de happenings et opérations coup de poing qui lassent les forces de l'ordre.
"On peut s'interroger sur d'éventuelles complicités"
Ce vendredi, lui et trois autres militants - dont Yvan Benedetti, conseiller municipal de Vénissieux et président de l'Œuvre française - ont été placés sous contrôle judiciaire. Alors que le Parquet requerrait l'interdiction de fréquenter le territoire rhodanien pour cet Isérois d'origine, il lui est seulement proscrit de rencontrer les autres mis en cause. Les enquêteurs ont signalé la présence, au moment de son arrestation, de micros sur le corps d'Alexandre Gabriac, posés par Canal Plus. "On peut s'interroger sur d'éventuelles complicités. Qu'un média suive un événement, c'est son métier, mais le précéder voire le déterminer, c'est un problème", réagit le Parquet. Il appartiendra au juge d'instruction de décider ou pas d'interroger un représentant de la chaine cryptée.
Pour l'émission Le supplément
Avant le rassemblement devant la fédération du Rhône ce mercredi, les militants d'extrême droite avaient donné rendez-vous à la presse place Bellecour, les invitant à les suivre pour cette opération coup de poing. Nous avons joint ce vendredi soir la rédaction de Canal Plus. Après recherches, il apparaît que ces micros ont été posés dans le cadre d'un portrait du jeune conseiller régional réalisé pour l'émission Le supplément, présentée par Maïtena Biraben. "Nous suivons pendant une ou deux journées une personnalité, et pour ce faire, quand celle-ci est en action à l'extérieur, on pose sur elle des micros pour obtenir un meilleur son", nous a fait savoir la communication du groupe. Alexandre Gabriac succède ainsi à Richard Attias, Franck Louvrier et Dodo la Saumure.
Curieux qu'un complotiste comme Gabriac se laisse instrumentaliser par les médias contre l'opposition au mariage gay. Je pense que votre culte de la personnalité nous cause beaucoup de tord, quand allez-vous vous en rendre compte Mr Gabriac ?Un éloignement du Rhône nous aurait fait le plus grand bien.
Je n'avais déjà pas une grande considération pour Canal+ mais là, ça dépasse l'entendement; le fait de qualifier Gabriac de 'personnalité' est écoeurant, alors que cette personne fait le salut nazi, a été condamné pour violences sur des personnes. Nous n'avons pas la même conception du métier de journaliste.
C'est un peu honteux. Fédé' PS c'est surtout des petits vieux. Ils auraient pu les effrayer.