Six ans après être tombée dans le giron de la gauche, la ville d’Amiens pourrait passer du rose au bleu lors des prochaines élections municipales. La liste d’union UMP-UDI-Modem l’emporterait face au PS, même en cas de maintien du FN au second tour.
La ville d’Amiens pourrait-elle rebasculer à droite lors de la prochaine élection municipale ? C’est en tout cas ce que révèle le sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, Paris Match et Public Sénat. À trois semaines du premier tour du scrutin, l’hypothèse semble plausible, six ans après la défaite de l’ancien ministre Gilles de Robien, maire centriste de 1989 à 2008.
Sur les 5 listes en présence au premier tour, l’union UMP-UDI-MoDem et Debout la République emmenée par Brigitte Fouré recueille 42 % des intentions de vote. Soit 10 points de plus que la liste PS-PC-EELV, soutenue par le maire sortant et emmenée par Thierry Bonté.
Rassemblement large à droite
La liste de Brigitte Fouré réussit à ratisser large en drainant 70 % des électeurs de François Bayrou, 84 % des électeurs de Nicolas Sarkozy et même 23 % des votants ayant donné leur voix au Front national en 2012. A contrario, le soutien à la liste d’union socialiste est en repli de 10 points par rapport aux municipales de 2008 et même de 17 points par rapport aux résultats de la gauche à la présidentielle de 2012.
Au deuxième tour, le réservoir de voix de la gauche paraît trop juste pour lui permettre de l’emporter, malgré la présence de deux listes Divers gauche au premier tour, créditées en tout de 10 % des voix.
3 % des électeurs FN pour un “vote utile” au second tour
Le Front national d'Yves Dupille, qui bénéficie de 16 % des intentions de vote au premier tour, pourrait se maintenir au second, mais sa présence ne mettrait pas en péril la liste de Brigitte Fouré. D’autant que, parmi les électeurs FN du premier tour, 3 % privilégieraient une forme de "vote utile" au profit de la liste droite-centre, "pour faire barrage à la liste de gauche", décrypte Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. La liste UMP-UDI-Modem remporterait alors 47 % des voix au second tour, quand la liste socialiste plafonnerait à 40 %.