MUNICIPALES - Ces prochains jours, l'état-major parisien de l'UMP organise un sondage pour départager les cinq candidats de la droite qui souhaitent affronter Gérard Collomb dans un an. Emmanuel Hamelin bat la campagne et occupe le terrain médiatique. Il dévoilait ce matin une partie de son programme. Décryptage.
Dans cet état de pré-campagne municipale (l'élection a lieu, rappelons-le, dans un an), on s'ennuie ferme. L'UMP, qui se cherche pourtant un avenir et un leader, ne parvient pas à sortir l'ambiance politique locale d'une certaine léthargie. À droite, ils sont cinq sur la ligne de départ. Nora Berra, Georges Fenech, Emmanuel Hamelin, Michel Havard et l'illustre inconnue de la scène locale, Myriam Pleynard. Cette crise de leadership ne cristallise rien.
Elle ne mobilise même pas l'attention particulière qu'aurait dû impulser une bataille interne capable de poser les bases d'une dynamique de campagne, à l'image de ce que fut la primaire des présidentiables socialistes. L'idée d'une primaire pour départager les candidats UMP à la mairie de Lyon est suspendue à un sondage qui doit être réalisé cette semaine ou la semaine prochaine. Si l'un des candidats émerge, alors il sera désigné. Sinon, la primaire s'imposera. Dans l'intervalle, tout le monde attend. Attente et ennui vont donc de pair.
Lueur
Dans l'attente de ce sondage, ils ne sont pas nombreux à tenter d'occuper le terrain. Çà et là, les rédactions reçoivent quelques communiqués assez vains. Censée être en campagne, la droite ne fait pas campagne. C'est pourtant le bon moment pour faire parler de soi. Emmanuel Hamelin l'a bien compris en invitant la presse ce mardi matin à une présentation de programme, au seuil d'une période cruciale lors de laquelle les Lyonnais vont être interrogés par sondage pour départager les candidats de la droite.
Hamelin croit en ses chances. Il a édité un document de campagne, fait les marchés, tracté dans le métro. Avec ses équipes, il travaille dur, tape fort sur Collomb et rappelle à chacun qu'il est le seul à le faire. Façon élégante et polie de dire que Michel Havard, jusqu'alors leader de la droite, a toujours été économe en critiques à l'égard de Collomb. "Je m'interdis d'allumer mes petits camarades à l'UMP", explique Hamelin.
Il ne risque pas non plus d'allumer des lueurs dans les yeux des Lyonnais. Il souhaite par exemple donner la possibilité aux Lyonnais de lancer des référendums d'initiative populaire. Prenant en exemple le dossier de l'Hôtel-Dieu, il constate que "nous avons été trop longtemps privés de grands débats". Pour Hamelin, si 3% du corps électoral se mobilise autour d'une question, alors "l'exécutif s'engage à organiser un référendum". Louable. Mais les Lyonnais n'ont nullement besoin d'élire Emmanuel Hamelin pour se donner ce genre d'opportunités, déjà garanties par la Constitution.
Drôle
L'article 72-1 de la Constitution dispose en effet que "les électeurs de chaque collectivité territoriale peuvent, par l'exercice du droit de pétition, demander l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante de cette collectivité d'une question relevant de sa compétence".
L'article 1112-16 du Code général des collectivités territoriales précise même que "dans une commune, un cinquième des électeurs inscrits sur les listes électorales (…) peuvent demander à ce que soit inscrite à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante de la collectivité l'organisation d'une consultation sur toute affaire relevant de la décision de cette assemblée".
Le plus drôle : lorsque ces dispositions ont été votées par le Parlement, Hamelin était député et les a votées puisqu'il appartenait alors à la majorité qui avait fait voter ces textes.
L'ancien parlementaire veut également créer 1.500 places en crèche par le biais de la délégation de service public. L'objectif est de minimiser l'investissement en privatisant l'accueil de la petite enfance. La mesure, déjà adoptée par plusieurs villes en France, provoquera sans nul doute une levée de boucliers des syndicats de la ville de Lyon.
Enfin, Hamelin souhaite donner une visibilité internationale aux universités lyonnaises (qui ne sont pas de la compétence des communes) en créant un prix de l'innovation scientifique censé accueillir en résidence à Lyon les meilleurs chercheurs mondiaux. Loin de l'extase, au moins Hamelin occupe le terrain.
UMP = coquille vide Au national, des élus sans idées payés pour aider quelques privilégiés à payer moins d’impôts. Tricheries, trucages,incapacité à organiser une élection, interdiction de réaliser le bilan de 5 années pitoyables. Une vacuité si sidérante qu'on en arrive à parler de pains au chocolat, et à traiter les chômeurs de fainéants pour masquer le fait qu'on est la cause du chômage. Une idéologie qui a deux siècles. Au local, la déroute, les discours creux, les batailles d'intérêt.
Le pire est que tout ceci handicape la gauche. Les électeurs de droite sont devenus si moutonniers et incapables d'autocritique qu'ils empêchent la réalisation d'un débat sain qui mènerait à un consensus. Quelques rares personnalités (Delevoye, par exemple) s'extirpent d'un ramassis pathétique d'affairistes dépassés, qui préfèreront s'acharner dans l'erreur que blesser leur ego démesuré en admettant que leur voie était fausse. La France paye les pots cassés.