Le Grand Stade continue de rythmer la vie politique à Décines. Opposante au projet en 2014, Laurence Fautra explique les difficultés financières de sa commune par l’installation de cet équipement. Ses opposants évoquent une ville au bord de la banqueroute.
En 2014, la campagne des municipales s’était jouée sur fond de Grand Stade, à quelques mois de l’arrivée du club de Jean-Michel Aulas. Le projet s’apprêtait à devenir une réalité qui allait avoir des conséquences sur le quotidien de la commune. Six ans plus tard, l’OL Land n’est plus qu’un acteur périphérique de la campagne qui s’annonce. “Le Grand Stade a fait peur aux gens. Ils pensaient que la ville allait devenir invivable. La liste de Laurence Fautra a joué sur cette peur et ça a fonctionné pour eux. Aujourd’hui, il y a quelques endroits qui posent problème mais le stade a amené une dynamique qui n’existait pas. La majorité des habitants n’a plus d’opposition sur le Parc OL. Ce ne sera plus un enjeu”, pronostique Martine Ripplinger, cheffe de file de La République en Marche à Décines-Charpieu.
La maire accusée d’avoir placé la commune sous tutelle de la préfecture
En toile de fond, le stade est pourtant à l’origine du principal thème de campagne dans cet ancien bastion du PS tombé en 2014. “Les caisses de la ville sont vides. Laurence Fautra a bradé le patrimoine de la ville pour équilibrer le budget. Elle a obtenu de la préfecture un transfert du budget investissement vers le fonctionnement pour éviter la banqueroute. Les frais de personnel ont explosé”, attaque Farida Boudaoud, l’élue socialiste qui tente de monter une liste de rassemblement de la gauche. Les Marcheurs pointent aussi un horizon budgétaire dégradé et évoquent une ville dont les choix budgétaires sont désormais faits par la préfecture du Rhône.
“Nous ne sommes pas sous tutelle. Je ne comprends pas mes opposants. Souhaitent-ils que l’on soit sous tutelle ? Auquel cas, ils ne pourront rien faire ni proposer. La situation que nous vivions est en grande partie due aux cinquante ans de gestion des socialistes. Nous avons dû faire face aux conséquences financières du Grand Stade, que la majorité sortante n’avait pas anticipées au moment où l’État a diminué ses dotations aux collectivités. Nous avons maintenu le bateau à flot”, riposte Laurence Fautra. La maire LR, qui ne s’est pas encore officiellement déclarée candidate à sa succession, impute aussi la hausse des dépenses de personnel à l’arrivée de l’OL.
Quatorze grues montrées du doigt par Farida Boudaoud
Comme dans la plupart des villes de la métropole, l’urbanisation de cette commune de 27 000 habitants sera aussi un enjeu de campagne. “Laurence Fautra s’était engagée à arrêter de construire des immeubles, mais aujourd’hui il y a quatorze grues dans la ville. Elle a été élue en 2014 sur une promesse qu’elle n’a pas tenue”, tacle Farida Boudaoud. “Nous avons gelé les constructions pendant trois ans pour remettre à niveau les équipements publics. Nous avons construit deux fois moins de logements que la majorité précédente”, rétorque l’intéressée. Les débats qui s’ouvrent à Décines-Charpieu ont tendance à rejouer le match de 2014. Il y a six ans, Laurence Fautra avait conquis la ville sur fond de division de la gauche. “Cinq ans ont passé. Il ne reste plus que les vrais gens de gauche”, cingle Farida Boudaoud. Dans cette commune de l’Est lyonnais, la présence d’une liste du Rassemblement national au second tour pourrait rendre l’issue du scrutin incertaine.
Ils feraient tous mieux de s'occuper du taux d'abstention et du total désintérêt de certaines catégories de population très importante.
Au lieu de ça, ils font comme d'habitude, rejeter la faute sur l'autre. Ce type de politicien(nes) est d'un monde qui doit être humble, et se retirer face à ses échecs.
Place à l'éducation populaire, à la démocratie réelle directe, à la responsabilisation des citoyens. C'est urgent.
(ne rien attendre de "chefs" qui comptent sur la non-formation des citoyens, non-formation qui facilite toutes les entourloupes).