Ex-milloniste et élue d'opposition dans le 9e arrondissement de Lyon, discute depuis de longs mois avec les équipes de Gérard Collomb en vue d'un ralliement possible.
"Je réponds non". Blandine Reynaud réfute l'idée d'un accord signé avec Gérard Collomb pour être présente sur ses listes lors des prochaines municipales. Mais elle discute avec les équipes du maire de Lyon depuis de longs mois sans d'ailleurs s'en cacher. Plusieurs élus de la majorité connaissaient la réalité de ces "négociations".
Elle aurait rencontré Gérard Collomb il y a quelques jours et s'affichait de plus en plus volontiers en public avec Alain Giordano, le maire du 9e arrondissement. Pour toutes ces raisons, elle a été mise en quarantaine par les équipes de Michel Havard qui ne souhaitait pas la voir sur ses listes. Elle devait d'ailleurs être tête de liste de l'UDI dans l'arrondissement historique de Gérard Collomb. Lors du précédent scrutin en 2008, elle était tête de liste de Dominique Perben dans le même arrondissement.
Du coup pour Michel Havard, il ne s'agit pas d'une défection. "On s'en fout. Elle était plutôt dans la case débit que crédit au vu de ce que l'on sait depuis des mois. Et puis elle était tête de liste de l'UDI" dit-on dans l'entourage du candidat de l'UMP.
Les portes fermées à Collomb
Il s'agirait de la première prise officielle pour Collomb mais qui pourrait avoir un goût amer pour plusieurs raisons. D'abord, Gérard Collomb a courtisé de multiples personnalités importantes de la société civile qui lui ont toutes fermé la porte au nez: Mohamed Tria, l'énergique président de l'AS Duchère ; une nièce de l'estimable famille Mérieux ; Vincent Carry, le directeur du festival des Nuits Sonores ou encore Bruno Bonnell, l'ex-président d'Infogrammes et d'Atari pour ne citer que quelques exemples.
Annoncer le ralliement d'une élue d'opposition déjà blacklistée par Michel Havard n'apparaîtrait pas comme un coup politique majeur.
Le problème Millon ?
Ensuite, et c'est probablement la raison la plus importante, Blandine Reynaud est entrée en politique dans le sillage de Charles Millon. L'ancien ministre de la défense avait fait alliance avec le Front National lors des Régionales de 1998. Gérard Collomb, alors, avait combattu cet accord avec l'extrême droite et avait fait appel au front républicain en 2001 pour l'emporter aux municipales face aux listes de Charles Millon. Aujourd'hui, il ne semble pas scandalisé par le ralliement possible d'un soutien de l'ancien ministre de la défense de Jacques Chirac.
La présence de Richard Brumm, avocat sarkozyste assumé, dans l'équipe municipale de Collomb depuis 2008 crispe plusieurs élus de gauche de la majorité qui lui voue une féroce détestation. Reste à se demander si une Milloniste dans les rangs d'une majorité de gauche pourrait mettre à bas les dernières pudeurs qui empêchaient les socialistes locaux de critiquer ouvertement Gérard Collomb.
Notre sarkoziste lyonnais fidèle à son mentor déchu pratique la politique du débauchage à défaut d'avoir une vrai politique ...