Perrin-Gilbert
© Tim Douet

Nathalie Perrin-Gilbert se présente contre Collomb

La maire du 1er arrondissement n'attend pas un rapprochement avec les écologistes pour amorcer sa campagne. Oui, elle sera candidate aux municipales de Lyon l'an prochain. Elle veut fédérer tous les déçus de Gérard Collomb, promettant une autre gouvernance.

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Dimanche, c'est le plus modéré dans ses attaques contre le maire qui a gagné la primaire UMP. Ce mardi, se lance une candidature résolument anti-Collomb. Oui, Nathalie Perrin-Gilbert sera bien au rendez-vous des municipales, a-t-elle confirmé ce mardi matin. Mais elle ne rallie pas encore Europe Ecologie-Les Verts. Elle lance un appel à la constitution d'une plateforme pour une liste "d'alternative citoyenne, démocratique, écologiste et de gauche". La maire du 1er n'entend pas se vendre si facilement. Elle destine ce message à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) mais aussi au Front de gauche, aux citoyens non encartés et même aux socialistes. "Je me sens profondément socialiste, souligne-t-elle toutefois. Je fais le choix de ne pas quitter mon parti." Une option que le PS pourrait néanmoins ne pas lui laisser, puisque l'intéressée ne compte pas se soumettre au choix des militants. "A la fédé, c'est un peu compliqué d'avoir des débats. L'espace démocratique n'est pas suffisant pour se présenter en interne", prétexte-t-elle.

“Les Lyonnais sont les grands oubliés”

Par cette conférence de presse, Nathalie Perrin-Gilbert poursuit son parcours d'émancipation, promettant que son mouvement, le Groupe de réflexion et d'actions métropolitaines (Gram), se présenterait, seul ou avec d'autres, aux municipales. La prise de distance avec la municipalité est patente. Elle critique particulièrement le deuxième mandat de Gérard Collomb. "Les Lyonnaises et les Lyonnais sont les grands oubliés des politiques menées. Ils sont exclus de la concertation des grands projets", estime-t-elle, égratignant au passage les élus du Sytral "qui pensent ne plus avoir à répondre de leurs actions et de leurs décisions" – elle regrette notamment les dysfonctionnements de la ligne D et de la ligne C3. La conseillère communautaire déplore aussi les carences dans les services du quotidien, à commencer par les écoles. "A l'Hôtel-Dieu, il n'y a même pas un mètre carré pour une crèche ou un service à la population", fulmine Paul Raveaud, membre du Gram.

"J'attends une majorité plus jeune et plus féminisée, j'attends de mon maire qu'il soutienne le Gouvernement, par exemple sur la taxe à 75 % des revenus, qu'il se comporte comme un premier magistrat qui résiste aux tentations du libéralisme", a énuméré le militant socialiste Nathan, dans un contre-portrait de Gérard Collomb. Le Gram souhaite rallier les déçus de gauche du collombisme, promettant de nouvelles pratiques politiques. "Je pense être une élue qui tient ses engagements", soutient Nathalie Perrin-Gilbert, qui va pourtant briguer un nouveau mandat de maire alors qu'elle s'était engagée à ne pas le faire. "Il y a deux ans, je n'envisageais pas d'engager ce combat-là. Aujourd'hui, les cartes sont différentes", prétexte l'élue. Priée de faire savoir quelle serait son attitude au second tour, alors qu'un éventuel maintien de listes alternatives de gauche pourrait conduire à une victoire de la droite, elle répond : "Ce sera un rendez-vous de responsabilité, qui dépendra des échos rencontrés par nos propositions."

Payre ()

Gouverner autrement

C'est d'abord sur le terrain de la gouvernance que le Gram veut faire des propositions fortes et originales. Plaidant pour un renforcement des instances représentatives, ses membres souhaitent une séparation de l'exécutif et du délibératif. Le président du Gram, Renaud Payre (photo ci-dessus), évoque la création d'une seconde chambre, incluant les conseils de quartier et composés aussi d'acteurs économiques, de représentants d'associations et de salariés, sollicités pour avis. Les grandes délibérations leur seraient soumises, avec un système de navette comme entre l'Assemblée nationale et le Sénat. "Mais les élus auraient le dernier mot", précise Renaud Payre. Planchant déjà sur la liste qu'elle présentera, Nathalie Perrin-Gilbert a annoncé la venue de ressortissants européens qui seraient les premiers ambassadeurs de Lyon à l'étranger. "Le rayonnement européen, ça se construit, ça ne se décrète pas", assène-t-elle.

Le Gram est aussi attendu sur le champ social. Il souhaite notamment que la collectivité reprenne la main sur le foncier, via des baux emphytéotiques signés avec les promoteurs. Selon Paul Raveaud, le montant des loyers à la Confluence pourrait ainsi être abaissé de 20 à 25 %. Et de dénoncer au passage l'appétit du groupe immobilier Cardinal, "qui est en passe de construire 100 000 mètres carrés de bureaux". Paul Raveaud constate "une fracture territoriale" grandissante à Lyon. Il propose une politique de multipolarité et une remise à plat des transports publics. "On peut d'ores et déjà déclasser l'A7 sur les quais du Rhône. Le contournement autoroutier de Lyon existe déjà, c'est l'A46", soutient-il.

Lire aussi : "Nathalie Perrin-Gilbert plus proche que jamais des écolos"

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