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© Robin Favier

Nora Berra fédère ses troupes

La secrétaire d'Etat a lancé ce lundi son think tank : l'Esprit Neuf. Un mouvement hors UMP qui s'inspire du gaullisme social. "La promesse républicaine existe, j'en suis la preuve vivante", a lancé Nora Berra.

Plus qu'un think-thank ? En annonçant la création de son club de réflexion L'Esprit Neuf, Nora Berra a laissé pas mal de questions en suspens. Certes, la secrétaire d'Etat à la Santé est candidate aux législatives de l'an prochain. Elle a donc besoin de lancer sa campagne. Mais les esprits perspicaces - à moins qu'ils ne soient paranoïaques - ont relevé que le "neuf" correspondait aussi au nombre d'arrondissements lyonnais. En filigrane, la secrétaire d'Etat dévoilerait son ambition municipale.

Nora Obama ?

Michel Havard sera rassuré. Au cours de la soirée de lancement ce lundi à la Plateforme, elle n'a pas prononcé une seule fois le nom de Gérard Collomb. D'ailleurs le candidat auto-proclamé de la droite lyonnaise aux municipales de 2014 était présent, assurant que leurs deux démarches étaient "complémentaires". Le député a dit fonctionner avec elle "en parfaite confiance". "C'est une très bonne initiative parce qu'on est dans un monde qui bouge", estime-t-il. François-Noël Buffet et Michel Noir assistaient aussi à la soirée.

Ce lundi, Nora Berra a d'abord dressé son panégyrique. Ou, à voir tant de lyrisme, sa nécrologie. Elle a raconté son enfance, ses "parents qui ne savaient ni lire ni écrire", les discours du général De Gaulle qu'elle leur traduisait (elle était pourtant toute petite), son "éducation rigoureuse" faite de "responsabilité individuelle" et de goût de "l'effort". "Ces principes ont guidé ma vie", conclut la secrétaire d'Etat. A la Obama ou la Begag, le rappel de son parcours sert à façonner une légende personnelle rendue possible par la méritocratie française : "Cette promesse républicaine existe, j'en suis la preuve vivante", a-t-elle lancé.

Une inspiration : Philippe Seguin

Fondant son courant, Nora Berra s'est inscrite dans le courant gaulliste social - "un pléonasme", dit-elle - et affirme s'être reconnue dans la pensée de Philippe Seguin. "Il n'y a qu'une seule querelle qui vaille, c'est celle de l'homme", a-t-elle cité, refusant, comme le Général, les oppositions idéologiques. De l'ancien Président de l'Assemblée nationale, elle retient son souci "d'un Etat fort qui exerce la solidarité nationale", et sa volonté de lancer "de grandes politiques publiques stratégiques pour la France". La secrétaire d'Etat a dessiné des valeurs qui lui sont proches : "la liberté", "l'égalité des chances" plutôt que "l'égalitarisme", la reconnaissance du travail et du mérite, "la solidarité au lieu de l'assistanat". "Il nous faut nous changer pour rester nous-mêmes, nous débarrasser des inhibitions paralysantes".

La Lyonnaise a défini son courant, extérieur à l'UMP : "un forum avec un grand F", un lieu de "débats", "de confrontation d'idées", "de participation directe du citoyen". Elle a annoncé un grand forum "sur l'économie de la France" le 15 décembre. Et des points presse mensuels.

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