Sophia Popoff, adjointe à la Ville de Lyon et candidate Les Ecologistes aux élections européennes, est l'invitée de 6 minutes chrono.
En 2019, les élections européennes avaient permis aux écologistes de reprendre des couleurs et de se lancer en confiance dans la bataille des municipales qui s'étaient conclue par des victoires à Lyon, Bordeaux, Strasbourg ou Tours. Cinq ans plus tard, la liste menée par Marie Toussaint et sur laquelle figure Sophia Popoff, adjointe lyonnaise, est à la peine dans les sondages. "C'est de dire que si on reprend les sondages de l'époque et tous les commentaires autour de la campagne en 2019, on était à peu près dans une situation similaire. Et en fait, les choses se sont jouées vraiment dans les dernières semaines", veut croire Sophia Popoff.
L'élue lyonnaise défend la position pro-européenne de son parti tout en critiquant l'actuelle politique menée par l'Union européenne : "je comprends qu'un certain nombre de citoyens et de citoyennes françaises, françaises, mais aussi à l'échelon de l'Europe, se méfient un peu, se détachent et n'aient pas forcément envie de donner encore plus de compétences à une Europe qui, aujourd'hui, ne les protège pas, que ce soit contre le libre-change, que ce soit au niveau social. Et donc nous, notre proposition, c'est vraiment de renforcer, en fait, l'échelon européen, mais pas uniquement au niveau institutionnel, pas uniquement en lui donnant des nouveaux pouvoirs et en établissant une véritable démocratie fédérale au niveau européen, mais surtout en renforçant son caractère protecteur pour les citoyens, les citoyennes. On veut mettre en place un État-providence écologique à l'échelon européen, par exemple en rendant contraignante la charte des droits fondamentaux, les droits sociaux, les droits fondamentaux des Européens et des Européennes".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Sophia Popoff
Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Et aujourd'hui, nous sommes avec Sophia Popoff. Vous êtes adjointe à la ville de Lyon, mais aussi candidate pour les écologistes aux élections européennes. C'est à ce titre-là qu'on vous a invité aujourd'hui. Alors bon, on va pas se cacher, il y a assez peu de chances que vous siégez à Strasbourg et à Bruxelles, puisque vous êtes dans les places dites inéligibles. Et puis les perspectives sont pas totalement positives pour l'instant pour la liste « Les écologistes », qui est menée par Marie Toussaint. C'était une élection, il y a 5 ans, qui avait plutôt réussi aux écologistes. Ça avait été finalement un marche-pied vers les grandes conquêtes aux élections municipales qu'on a vues à Bordeaux, à Strasbourg, et plus particulièrement ici, à Lyon. Donc comment vous expliquez que l'air du temps vous soit moins favorable ?
Alors peut-être sur les sondages, il y a deux choses, moi, que j'aimerais dire. La première chose, c'est de dire que si on reprend les sondages de l'époque et tous les commentaires autour de la campagne en 2019, on était à peu près dans une situation similaire. Et en fait, les choses se sont jouées vraiment dans les dernières semaines.
Dans la dernière semaine, où votre candidat, Yannick Jadot, à l'époque, avait quasiment doublé…
Voilà. C'est ça. Et donc du coup, nous, les écologistes, on a… On a l'habitude de faire campagne, de faire campagne tôt, y compris aussi de faire campagne dans l'adversité. Donc on est sur le terrain. Et peut-être, si on en est à commenter les sondages, moi, finalement, plus que nos scores ou les scores des autres forces progressistes aujourd'hui dans cette élection, moi, ce qui m'inquiète vraiment, c'est plutôt les 32% qui sont donnés au Rassemblement national. Et c'est pour ça que les écologistes ont fait campagne. On est sur le terrain pour éviter que ces prévisions deviennent une réalité le 9 juin.
C'est plutôt une élection qui vous est assez favorable. Là, c'est quoi : c'est que les gens n'ont pas la tête à ça, c'est qu'il y a un déficit de notoriété de votre tête de liste, c'est qu'en face, vous avez la concurrence de Raphaël Glucksmann, qui est la liste socialiste, qui incarne un peu peut-être le vote utile à gauche ?
Encore une fois, en 2019, la situation était à peu près similaire au niveau des sondages, au niveau des commentaires. Aujourd'hui, si, dans les sondages, on est à peu près à 8-9 %, la situation va se maintenir dans les prochaines semaines. La campagne, elle commence à démarrer sur le terrain. On est encore dans les deux premières semaines de mai avec un certain nombre de ponts. Donc je pense que les gens ont la tête ailleurs. Mais nous, voilà, on est sur le terrain et on continue à mobiliser. On a fait des grandes actions de mobilisation pour lutter contre la malinscription, parce que la première des choses à faire pour une élection, c'est de faire des actions de mobilisation. C'est de s'assurer que les gens sont bien inscrits sur les listes électorales et donc que le 9 juin, ils aient le choix. Et là, on rentre plus dans le débat d'idées. On a aussi les premiers grands débats qui ont eu lieu au niveau télévisuel, par exemple, et où on peut commencer à argumenter sur le fond, à présenter notre programme et notre liste et toute notre liste. Il y a effectivement Marie Toussaint qui est notre tête de liste. Mais notre liste, elle est très diverse. On a des personnalités très différentes, comme Benoît Biteau, qui est eurodéputé sortant, agriculteur. On a Amine Kessaci, qui est un jeune de 20 ans, qui vient des quartiers nord et qui est engagé dans le milieu associatif. Et donc, on a une belle liste avec des jolies personnalités qui portent des combats différents pour faire écho à notre programme.
Comment vous définirez votre vision de l'Europe, puisque vous êtes un parti qui s'appelait avant Europe Écologie Les Verts, qui a toujours cru dans l'Union européenne ? On voit que c'est quand même… Elle est plutôt… En tout cas, dans les messages qu'on peut entendre ou dans les partis qui ont… Ils sont plutôt en tête des intentions de vote. L'Europe, elle est plutôt mal en point. Elle est plutôt mal perçue. Pourquoi vous y croyez encore, vous, à l'Union européenne ?
Alors ce qui est sûr, c'est que moi, je comprends qu'un certain nombre de citoyens et de citoyennes françaises, françaises, mais aussi à l'échelon de l'Europe, se méfient un peu, se détachent et n'aient pas forcément envie de donner encore plus de compétences à une Europe qui, aujourd'hui, ne les protège pas, que ce soit contre le libre-change, que ce soit au niveau social. Et donc nous, notre proposition, c'est vraiment de renforcer, en fait, l'échelon européen, mais pas uniquement au niveau institutionnel, pas uniquement en lui donnant des nouveaux pouvoirs et en établissant une véritable démocratie fédérale au niveau européen, mais surtout en renforçant son caractère protecteur pour les citoyens, les citoyennes. On veut mettre en place un État-providence écologique à l'échelon européen, par exemple en rendant contraignante la charte des droits fondamentaux, les droits sociaux, les droits fondamentaux des Européens et des Européennes, prime au-dessus des directives européennes, mais aussi en instituant un traité européen sur l'environnement, en instituant, par exemple, un nouveau droit à un environnement sain.
Là-dessus, il y a eu des avancées sur le dernier mandat, sur la cause environnementale, mais elles ont plutôt été détricotées, notamment par le mouvement des agriculteurs. Est-ce que l'Europe, elle est… Vu le territoire, finalement, qui… Qui peut être une chance ou un handicap, est-ce qu'il est possible d'avancer environnementalement sur l'ensemble des pays membres ?
Il faut quand même se rappeler que si on a réussi à faire voter un pacte vert au début du mandat de cette commission, c'est parce que, justement, en 2019, il y a eu une grande vague verte à l'échelon européen, donc en France, avec notre liste qui a été menée par Yannick Jadot, mais partout en Europe, d'où l'importance de ce vote et d'envoyer un signal fort à l'UE, à la Commission, mais aussi au Parlement sur les questions environnementales, et ensuite sur la question, en fait, des agriculteurs, mais aussi sur la question de l'avancée au niveau des droits, de la protection de l'environnement à l'échelon du continent. Il faut savoir que ce sont toujours les personnes les plus précarisées, les plus isolées qui sont les premières victimes du changement climatique, qui sont les premières victimes des pollutions. Et donc, nous, ça nous paraît, au contraire, indispensable de renforcer la protection environnementale, qui va de pair totalement avec la question des droits sociaux. Donc, droits environnementaux et droits sociaux, c'est vraiment les deux piliers de notre programme. Et nous, au contraire, on pense qu'il faut accélérer dans cette direction et qu'il faut, du coup, le 9 juin, envoyer un signal fort, comme en 2019, pour pouvoir réorienter, en fait, la majorité un peu molle du Parlement, qui s'est un peu tournée, enfin, un petit peu, carrément tournée vers la droite. Puisqu'ils ont vu plutôt des signaux allant de ce côté-là, il faut redonner un signal fort.
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Autodafé verdâtre 2024 !
ça change de l'autodafé civilisationnel organisé par les industriels : 900 tonnes de batteries au Lithium parties en fumées toxiques dans l'environnement "mais pas de conséquences suivant l'Etat",
idem pour l'incendie de ce même lithium dans l'Ouest Lyonnais...
Finalement, les "ennemis" sont ceux qui empoisonnent réellement le vivant, non ? 🙂