La ville d’Oullins, dirigée par François-Noël Buffet, n’est pas en excellente santé financière. Malgré des dépenses de fonctionnement qui demeurent basses, la municipalité a peu investi durant le dernier mandat. Mais des projets ont pu voir le jour, notamment grâce à l’apport d’aides extérieures.
La ville d’Oullins, gérée par le sénateur-maire UMP François-Noël Buffet, est créditée d’une note de 4,8/10 dans notre classement de bonne gestion. Ce résultat mitigé s’explique, en partie, par les faibles investissements que la municipalité a consentis au cours du dernier mandat. Les dépenses en équipement s’élevaient à seulement 192 euros par habitant en 2012, plus faible ratio des 12 villes de notre palmarès, et avaient même chuté de 40 % par rapport à l’année 2007. Sur ce point, le maire a tenu à s’expliquer : “En réalité le niveau d’investissement est conséquent. Les grosses dépenses ont été l’école Jules-Ferry, la médiathèque et l’aménagement de la grande rue. Mais ces frais n’ont que faiblement impacté le budget de la ville car les dépenses étaient parfois partiellement prises en charge par des aides de l’Etat ou du Département. En volume d’argent net sur le budget, cela paraît donc faible, mais dans la réalité d’exécution c’est très important.”
Les dépenses de fonctionnement de la commune demeurent par ailleurs relativement basses (868 euros par habitant) et les impôts ont même été réduits en l’espace de 5 ans (-3 %), fait notable puisque c’est la seule ville du classement à y être parvenue. En revanche, la dette, bien que peu importante, a connu une hausse de 41 % sur la période indiquée, atteignant 849 euros par habitant en 2012. Le candidat socialiste à la mairie, Jean-Louis Ubaud, déplore au passage que la ville ait contracté par le passé “des emprunts toxiques massifs, dangereux pour les finances”.
Le maire répond : “Comme bien d’autres villes à une certaine époque, Oullins a contracté en 2005-2006 des emprunts déstructurés. En revanche, durant le mandat qui vient de s’écouler, seuls des contrats à taux fixes ont été signés et nous sommes même parvenus à renégocier les anciens contrats. Il ne reste pour l’heure qu’un seul prêt de cette nature et nous prévoyons de l’évacuer d’ici à l’été 2014.”
Des investissements maîtrisés dans les différents postes budgétaires
La ville d’Oullins consacre une grosse partie de son budget aux interventions sociales. Celles-ci représentent 82 euros par habitant, soit le deuxième meilleur total des 12 villes de notre classement, après celui de Décines-Charpieu (94 euros par habitant).
En revanche, la commune investit très peu dans le domaine de la famille. Oullins est de loin la ville qui finance le moins le secteur de la petite enfance puisque seulement 139 euros sont dépensés par enfant de moins de 5 ans. C’est environ dix fois moins que Saint-Priest (1 202 euros) et près de vingt fois moins que Caluire-et-Cuire (2 150 euros) ! Le maire sortant, François-Noël Buffet, a répondu : “Tout dépend de quoi on parle lorsque l’on évoque la famille. Ce budget n’a pas été très important durant la période 2007-2012 car il n’a pas pris en compte un éventail d’autres dépenses qui étaient pourtant destinées aux enfants. Nous avons notamment maintenu nos efforts pour les cantines : il y a eu 30 % d’alimentation bio, ce qui a généré une augmentation du coût du repas. Ce budget a été pris en charge, mais comptabilisé dans d’autres budgets.”
Concernant les autres postes budgétaires, la ville d’Oullins consacre en général autant d’argent que les grosses villes de l’agglomération : 115 euros par habitant pour le sport et la jeunesse, 96 euros pour la culture et 906 euros pour l’éducation, à titre d’exemples.
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Le budget d’Oullins à la loupe
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Méthodologie
Nous avons pris les chiffres des comptes administratifs 2007 et 2012 de la commune pour calculer les évolutions. Pour obtenir la note générale de bonne gestion, nous avons établi une moyenne selon 6 critères* :
- les dépenses réelles de fonctionnement par habitant
- le produit des impositions directes par habitant
- les dépenses d'équipement brut par habitant (= les investissements)
- l'encours de la dette par habitant
- les dépenses de personnel / dépenses générales
- l’encours de la dette / recettes réelles de fonctionnement
A titre d'exemple, chaque habitant d'Oullins doit 849 € pour rembourser la dette et rapporte à la ville 515 € au titre des taxes et impôts locaux.
Tous les critères n'apparaissent pas, par souci de compréhension des tableaux. Les résultats complets des 12 principales villes de l’agglomération sont disponibles dans le numéro de janvier 2014 de Lyon Capitale. Nous avons choisi de confronter ces chiffres à ceux de Décines-Charpieu, Caluire-et-Cuire et Rillieux-la-Pape, en gardant Lyon comme ville-témoin.
