Pas facile de se garer à Lyon. A moins d’utiliser un des 32 parkings souterrains de la ville. Ces imposantes infrastructures engendrent des frais spectaculaires lors de leurs premières années d’existence, mais génèrent par la suite des retombées financières confortables. Une manne qui se chiffre en millions d’euros et qui profite autant aux sociétés de parking, qu’au Grand Lyon.
En 2011, les parcs de stationnement lyonnais ont rapporté plus de 6 millions d’euros à la Communauté Urbaine (1). Des entreprises privées (comme Vinci, Effia ou Q-Park) ou d’économie mixte (Lyon Parc Auto), en délégation de service publique, se partagent le marché de la construction et de l’exploitation, en reversant chaque année une redevance au Grand Lyon. Mais ces opérateurs ne sont pas en reste. Car si les frais de construction sont lourds, et que "la rentabilité financière est une perspective à long terme" comme le souligne François Gindre, directeur de Lyon Parc Auto, certains parcs offrent une belle rentabilité. Il s’agit des plus anciens, et donc amortis, se situant en centre-ville ou proche de la Part-Dieu.
Près de 6 millions d’euros de résultat net sont par exemple relevés pour les seuls parcs Centre commercial et Gare Part-Dieu, en 2011. Sur la Presqu’île, le parc Cordeliers génère plus d’1,8 million d’euros de résultat net alors que celui du quai Saint-Antoine engendrait près d’1,2 million, toujours en 2011. Par opposition, les parcs récents comme Morand ou Perrache Archives sont largement déficitaires, aux alentours d’1,5 million d’euros de pertes pour le premier, un peu moins d’un million pour le second (2).
Les tarifs du stationnement varient peu d’un parc à l’autre, même si les prix en centre-ville sont plus élevés. "Ils sont fixés par la Communauté Urbaine, en fonction du besoin, mais aussi des politiques de stationnement", se défend toutefois François Gindre. Il faut tout de même débourser 158,70 à 162,20 euros par mois pour un abonnement accès illimité dans un des parcs de la Presqu’île (3), les plus chers du Grand Lyon. Au rang des moins chers, il faut compter 92,70 euros l’abonnement accès illimité pour les parcs de Berthelot et Croix-Rousse.
Les parcs pour vélos, mission de service public
La nouveauté de ces parcs ? Les emplacements pour vélo. Lyon Parc Auto, le précurseur à Lyon, en a installé dans quatre de ses parkings (Cordeliers, Gare Part-Dieu, Hôtel de Ville ou Terreaux). "Ils ne sont absolument pas rentables", précise le directeur de LPA, "les 35 euros de l’abonnement annuel ne couvrent même pas les frais administratifs. Mais ce que nous perdons sur les places vélos, nous le récupérons sur les places auto. Le parking vélo est essentiellement une mission de service public".
La fréquentation est en hausse, au point que l’opérateur compte en ouvrir dix nouveaux pour 2013. La question est maintenant de savoir si l’agglomération est prête à sacrifier la rente confortable des parkings. Annonçant que la priorité en matière de déplacement est aux modes doux, ni les transports en commun, ni les installations pour les vélos n’apportent d’argent au Grand Lyon. L’agglomération doit maintenant trouver le juste équilibre entre écologie, satisfaction des citoyens et rentabilité financière.
(1) 6,204 millions selon le registre des délibérations du conseil de communauté
(2) Morand – 1,692 million ; Perrache Archives – 939 000 euros selon le registre des délibérations du conseil de communauté
(3) Terreaux, Antonin Poncet, Célestins, République, Sant Antoine, Hôtel de ville, Cordeliers, Grolée et Bellecour