Le Conseil constitutionnel a rendu public le nom de 500 parrains, tirés au sort, pour chacun des postulants à l'Elysée, samedi 31 mars. Si dans la plupart des cas, l'étiquette politique de l'élu local et du candidat correspondent, certaines signatures répondent à d'autres critères. Par exemple Patrick Louis, conseiller régional de droite qui a choisi Marine Le Pen. Ou le communiste Bernard Genin, maire de Vaulx-en-Velin, qui appuie Lutte Ouvrière. Explications.
Si personne n'est étonné d'apprendre que Jean-Louis Touraine soutient François Hollande, que Philippe Meirieu a porté son choix sur Eva Joly ou que Christophe Boudot a donné sa signature à Marine Le Pen, la liste non exhaustive des élus locaux ayant offert le précieux sésame à un candidat présente quelques surprises. Retour sur les cas de Bernard Laurent, Patrick Louis, Bernard Genin et Jean-Luc Da Passano.
Bernard Laurent ''connaît personnellement'' Jacques Cheminade
Parmi les élus ayant offert leur parrainage à Jacques Cheminade, on trouve deux Rhodaniens : Thierry Padilla, maire de Chessy et Bernard Laurent édile d'Olmes. Maire sans étiquette de cette commune de 800 habitants, il a fait son choix non pas par conviction ou convergence politique mais ''parce qu'il le connaît personnellement''. Sa décision, pourtant sollicité par sept autres formations politiques, a principalement été motivée par ''le fait que ce soit un petit candidat''. Un parrainage de principe pour cet élu qui n'a jamais assisté à une réuion du parti Solidarité et progrès qui porte la candidature de Jacques Cheminade.
Patrick Louis parraine Marine Le Pen contre le ''terrorisme intellectuel''
''Au premier tour, liberté; au second, responsabilité'' : voilà comment Patrick Louis explique son parrainage. Pourtant membre du groupe ''Union de la droite et du centre'' (à dominante UMP) au conseil régional, il a offert sa signature à Marine Le Pen ''au dernier moment'' et à la demande de Bruno Gollnisch, qu'il a notamment eu l'occasion de croiser dans les couloirs de l'université Lyon 3. ''Que se serait-il passé si le Front national n'avait pas été présent au premier tour ?'' s'interroge le conseiller régional qui considère que ''la pire des choses est d'évacuer certains mouvements avant les élections et de ne pas permettre à un courant d'être représenté''. S'il admet prendre le risque de voir son parrainage mal interprété, il affirme avoir fait un choix de démocrate pour lutter contre ''le terrorisme intellectuel''. ''Je ne suis pas inféodé (à l'UMP)'' poursuit-il, assurant ne pas avoir de points de convergence avec Marine Le Pen.
Mais du côté de son groupe politique, certains ne comprennent pas sa position. C'est le cas de Fabienne Levy, pour qui ''la résistance aux extrêmes'' est non négociable. ''Il est fidèle à ses amours'', lâche l'élue radicale, membre du même groupe que Patrick Louis au conseil régional. Patrick Louis est par ailleurs secrétaire général du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers. Balayant l'idée d'un choix fondé sur le débat démocratique, elle considère que ''c'est un argument valable pour la droite traditionnelle'' et que tout rapprochement entre la droite et l'extrême droite serait contre-nature.
Jean-Luc Da Passano : ''pas d'antinomie entre positions locale et nationale''
Elu ''centriste et démocrate'' dans le Rhône, il a apporté, comme 5 de ses collègues du conseil général, sa signature à François Bayrou. ''Le Rhône est un terre centriste'', rappelle-t-il; un département où le candidat du MoDem a recueilli au moins 18 signatures cette année. Au conseil général pourtant, ces élus font partie de la majorité dirigée par Michel Mercier, ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy. Mais, ''pas d'antinomie entre la position locale et la position nationale'' selon le maire d'Irigny. ''Tout le monde soutient Michel Mercier au niveau départemental mais au niveau national on peut avoir des divergences'', explique l'élu. Si le ministre de la Justice est présent aux meetings de Nicolas Sarkozy, il n'en reste pas moins un ami très proche de François Bayrou.
On attendait de Bernard Genin, maire communiste de Vaulx-en-Velin qu'il parraine Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche). Il a pourtant préféré parapher la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, qui se trouve être conseillère municipale dans la ville qu'il dirige. Bernard Genin n'a pas donné suite à nos demandes d'interview.
Très drôle cette madame Lévy qui parle de résistance aux extrêmes et qui soutient l'UMP, les discours foireux de Guéant et la politique économique de Sarkosy qui nous entraine droit dans le mur. Changeons cette façon de parrainer les candidats, tout ira mieux et on entendra moins d’âneries.