Gérard Collomb est revenu sur les candidatures à gauche pour l’élection présidentielle de 2017, notamment celle de son protégé Emmanuel Macron.
"Le problème de François Hollande, c'est sa relation avec les Français. S'il retrouve la confiance des citoyens, dans ce cas il sera le candidat. Sinon, il va stagner dans les sondages", a indiqué Gérard Collomb sur le plateau de la matinale de BFM Business.
Membre du courant des réformistes au sein du PS, il a expliqué la stratégie d'Emmanuel Macron dans ce contexte : "Chez les réformistes, on dit que si, en décembre, on voit que ce qu'a fait François Hollande ne marche pas et qu'il n'y a pas d'alternative, à ce moment-là on va se trouver dans une situation extrêmement difficile. C'est pour cela qu'il faut qu'Emmanuel Macron poursuive sa route, pour qu'il y ait une alternative en décembre, si les choses ne marchent pas pour François Hollande d’ici-là."
"Aujourd'hui, le problème de Manuel Valls, c’est qu'il est lié au président de la République. Si François Hollande réussit, il ira à la présidentielle, mais s'il échoue, ce ne peut pas être Manuel Valls qui partira à sa place parce qu'il sera considéré comme faisant partie du même bloc. Mais, sur le fond, les uns et les autres pensent la même chose même si Manuel Valls est plus bridé par ses fonctions qu'Emmanuel Macron pour dire ce qu'il pense", a-t-il poursuivi.
Souvent considéré comme à l'aile droite du Parti socialiste, le maire de Lyon a réfuté ce terme : "Je refuse le terme d'aile droite. Nous sommes la gauche de transformation sociale, pragmatique, qui fait que pour les gens ça aille un peu mieux. Ce qui compte pour les gens, c'est la transformation de leur vie quotidienne. Si, avec un discours hyperbolique de gauche, vous aboutissez à ce que le chômage augmente et à une détérioration du niveau de vie, pour les gens ce n'est pas la gauche. Nous, on essaie de transformer la société pour que l'économie aille de l'avant, qu'il y ait une baisse du chômage et que le niveau de vie augmente."
Avant la question économique! Avant la question politique! Avant la question idéologique! Il faut régler la question anthropologique! Et sur ce sujet, il y a une grande différence entre Macron qui défend de multiples façons un fixisme archaïque (son communautarisme en est une bonne illustration) et Valls qui prône un social républicanisme inspiré des Lumières et de l'idée universelle des valeurs de la République, dont l'émancipation de l'Homme est la ligne directrice. A son corps défendant, Macron est aujourd'hui un homme réactionnaire, dangereux. Mais avec un peu d'effort, il pourra se reprendre puis se ranger aux arguments de Valls!