PERBEN : "COLLOMB EST COMME UN MEC A L'EAU QUI DEMANDE UNE BOUEE, LE CENTRE"

En beau cadeau de départ, François Fillon lui enlève cette semaine une belle épine du pied en réglant le problème de Christian Philip, le député sortant qui ne voulait pas, jusqu'à présent, lui laisser la place. Le président de l'UMP du Rhône fait de ces législatives le dernier acte avant de s'attaquer à la mairie de Lyon.

Lyon Capitale : Vous avez été ministre pendant 5 ans, à la Justice, puis aux Transports. Vous partez au moment où une nouvelle équipe arrive. Ils n'ont pas voulu de vous ?

Dominique Perben : J'avais annoncé dans Lyon Capitale dès le mois de mars que je ne souhaitais pas entrer au gouvernement, et cela pour me consacrer entièrement à Lyon pour qui j'ai une vraie ambition. Je veux construire des équipes, un projet. J'en avais parlé à Sarkozy.

Que ressentez-vous au moment de quitter le gouvernement ?
Je fais mon bilan. Je pense avec émotion à certaines choses que j'ai faites. Au ministère de la Justice, je me suis beaucoup investi pour les femmes victimes de maltraitance, pour les mineurs pour qui j'ai monté les centres éducatifs fermés. Je me suis occupé des prisons de Lyon. Et puis il y a eu la loi sur les successions, sur le divorce, sur la sauvegarde des entreprises. J'ai fait une série de réformes importantes et qui marchent (...) Je pars avec le sentiment du devoir accompli. Et comme j'ai choisi de ne pas rempiler, j'étais moins crispé que certains de mes collègues UMP. J'ai un sentiment de grande liberté.

Les "ministres d'ouverture", de gauche, du centre, devront-ils être solidaires de l'ensemble des décisions prises ?
Bien sûr. Chaque ministre doit être solidaire de l'ensemble de l'action gouvernementale. Quand on s'engage, on s'engage.

Christian Philip, député dans la 4e, vient d'annoncer qu'il renonce et vous laisse la place. Que s'est-il passé ?
Deux choses ont compté dans sa décision. La nécessité de se mettre derrière le Président. Et puis la compréhension de ce que je disais depuis longtemps : ma candidature dans cette circonscription doit se comprendre dans la perspective des municipales. Je veux saluer le courage de Christian Philip qui a pris une décision qui rassemble notre famille politique.

Qu'avez-vous fait pour arriver à ce résultat ?
Quand François Fillon est venu à Oullins, je lui en avais touché un mot. Il m'avait dit : "Je regarderai ça si Sarkozy est élu".

D'après nos informations, Christian Philip se verrait proposer un poste à Matignon.
Je n'en sais rien.

Vous avez un boulevard devant vous. Passerez-vous au premier tour ?
On verra, il y a 15 candidats ! Ce qui est important, c'est d'être député de Lyon pour participer au débat politique national. Ce qui compte c'est le déroulé : pour les municipales, le calendrier se déroule comme je l'avais conçu et prévu.

En tant que président de l'UMP du Rhône, quel résultat espérez-vous ?
On peut gagner une à deux circonscriptions en plus, voire trois. Celles que nous pouvons faire basculer sont en priorité la 13e (Saint-Priest), puis la 6e (Villeurbanne), puis celle de Queyranne (la 7e). Et dans la 1ère, Michel Havard est là pour gagner.

Mais vous pourriez bien perdre la symbolique 2e circonscription, dite de la Croix-Rousse.
Je ne pense pas. Je compte sur l'effet Sarko et sur les différences de mobilisation entre les camps. Emmanuel Hamelin doit gagner. Dans les 1er et 4e arrondissements, je pense qu'il fera mieux que Sarkozy.

Pour les municipales de 2008, Michel Mercier et son Modem semblent pencher plus vers la gauche que vers la droite. Cela peut-il vous faire perdre ?
Pour moi, les choses ne se présentent pas comme ça. Les municipales, c'est un programme et des équipes qui seront profondément renouvelées. C'est autour de ça qu'on construit la démarche. Les législatives vont aussi faire bouger les choses. On ne peut pas anticiper les choses se font dans l'ordre, c'est ce que je dis depuis 4 ans. J'ai une vraie cohérence dans ce plan. Mais vous savez : ce n'est pas par hasard si Sarkozy a fait 53% à Lyon. Il y a eu un traitement de fond, des colloques, des débats.

Il n'empêche que cette alliance gauche-centre pourrait bien se faire à Lyon, d'autant que Gérard Collomb l'appelle de ses vœux...
Je le comprends. Pour Collomb, c'est vital. C'est comme le mec qui est à l'eau et qui demande une bouée. Mais je ne suis pas sûr que la bouée en ait envie. Moi, ça fait
4 ans que je dis que les centristes ont leur place dans notre équipe et que je ne cesse d'ouvrir. C'est aux centristes de décider.

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