Arrêtons le "tout va bien, dormez braves gens !" Qu'il y ait une bonne comm', financée par les contribuables, c'est sûr. Mais il faut arrêter le délire".
Pour défendre l'un des gros morceaux de son projet, le "plan métro", Perben est clairement passé à l'offensive contre son adversaire Gérard Collomb, qui juge ce projet "fantasmagorique" (Lyon Capitale du 29/01) : "Le problème du métro, ce n'est pas que ça coûte très cher, c'est que c'est indispensable !" Et d'ajouter : "On me dit que le tram est quatre fois moins cher, c'est de moins en moins vrai. Mais le métro peut très bien se faire par délégation de service public. Toutes les villes du monde savent le faire. Soit le métro est utile, et donc il est plein, et donc vous pouvez trouver des financeurs. Soit il est inutile, et alors il ne faut pas le faire. C'est aussi simple que ça". Pour trouver des financeurs privés, Perben expose une condition : "Il faut que les entreprises sachent qu'à Lyon, quand on lance un appel d'offre, la concurrence est réelle, que ce n'est pas toujours la même entreprise qui va gagner... Il y a quand même un vice-président qui a démissionné à cause de ça !" attaque-t-il, en faisant référence à la démission de Patrick Bertrand, vice-président du Grand Lyon aux marchés publics, qui a démissionné en dénonçant des marchés "pipés" dans son dos.
Interrogé enfin sur les sondages très défavorables, Perben réplique : "La politique est faite de surprises, de changements. Le plus important c'est qu'il y ait un vrai débat démocratique. J'ai bien compris la stratégie de mon adversaire. Il ne veut pas qu'il y ait de campagne. Il ne veut pas de débat sur le métro ou les crèches... Cela ne nous empêchera pas d'aller voir les Lyonnais pour leur faire connaître nos propositions". Perben a donc changé de ton. Il lui reste 40 jours pour convaincre.
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"Un mal de chien"
L'opération à l'oeil de Dominique Perben ne pouvait sans doute pas tomber pire... Juste au moment où Perben se doit impérativement de "relancer la machine", après deux sondages calamiteux. Lundi soir, pour les "voeux aux lyonnais", Perben n'était visiblement pas remis. "Ça me fait mal de le voir comme ça" lâchait ainsi une militante, venue le supporter. L'oeil de Perben a effet mal supporté la lumière des projecteurs lors de son discours :"J'avais un mal de tête insensé, j'ai cru à plusieurs reprises que je n'arriverai pas au bout de mon discours"confie l'intéressé. Toujours contraint à des périodes de repos dans la journée, il espère cependant reprendre une activité normale dans le courant de la semaine. Il sait qu'il n'a pas vraiment le choix. Dans un tel contexte, que retenir du premier "meeting" de Perben ? Pour faire court, disons que ce n'est pas l'événement qui permettra à la droite de relancer une campagne un peu en panne. La salle n'était pas pleine (1500 personnes), ni très enjouée, et le discours de Perben a visiblement déçu les participants, tant sur la forme que sur le fond.