"'Avec 11% des voix, on fait même moins bien qu'en 1988. C'est une vraie claque, une énorme déception'' avoue Alexandre, jeune militant de 18 ans. Les jeunes des FNJ eux aussi s'étaient réunis cours de Verdun, dans l'espoir de voir leur président triompher de nouveau comme en 2002. Cette année, la surprise n'a pas eu lieu. Pas de champagne ni de cotillons, c'est bien la soupe à la grimace que partageaient les militants du Front National. "'On est quatrième, même Bayrou est devant nous'' se désole Guillaume.
De son côté, Yann regrette que les candidats aient déplacé le débat de cette campagne très largement à droite, sur le terrain de prédilection de Jean-Marie Le Pen : "'Sarkozy a bien ratissé sur le terrain du FN. Même Ségolène Royal avec la Marseillaise, le drapeau bleu-blanc-rouge, la famille, la patrie, etc. C'étaient des thèmes récurrents chez tous les candidats. Le Pen en parlait depuis longtemps et tout le monde l'a repris''. Un constat qui soulève une grande amertume chez des militants à peine réconfortés par les 2% de "'l'ennemi'' De Villiers, "'dont le programme n'était qu'une "photocopie de notre programme de 1988'' ironise Régis.
Des troupes déçues, mais pas démotivées. Les militants frontistes pensent déjà aux législatives où ils comptent bien faire entendre leur voix. "'Maintenant on va se battre pour obtenir un semblant de proportionnelles aux législatives'' assure Yann. "'Dès demain, on repart au combat''.