Perrin-Gilbert appelle au rassemblement de la gauche et des écolos

La maire du 1er arrondissement Nathalie Perrin-Gilbert a vu dans le sondage publié par Lyon Capitale hier soir, la confirmation qu'il y aurait un espace politique à gauche de Gérard Collomb aux prochaines municipales. Elle appelle au rassemblement autour d'un projet répondant à "l'état d'urgence écologique et démocratique". 

Même si elle se méfie des sondages à 18 mois de l'élection, et alors que tous les candidats ne sont pas encore connus, Nathalie Perrin-Gilbert n'a pas manqué de tirer des enseignements du sondage Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale et Sud Radio, publié hier soir. Elle note tout d'abord "un souhait de renouvellement des politiques. Les Lyonnais ont peut-être été heurtés de découvrir le vrai visage de Gérard Collomb avec son passage au ministère de l'Intérieur. Certains le connaissaient déjà, d'autres ont découvert le fond de sa pensée. Les Lyonnais ont aussi pu être choqués par la manière dont il s'écarte d'Emmanuel Macron, ce côté versatile, et même sa lâcheté. Quelque part, il nous ridiculise tous un petit peu. Quand il l'ont vu attendre si longtemps lors de la passation de pouvoir, les Lyonnais se sont senti ridiculisés à travers lui."

"Les Lyonnais sont très opposés à cette idée que Gérard Collomb - et peut être son épouse - seraient propriétaires de la ville de Lyon."

Avec des listes écologistes, PS et FI qui dans notre sondage cumulent à elles trois autour de 40% des intentions de vote, Nathalie Perrin-Gilbert est convaincue que les Lyonnais attendent de nouvelles politiques. "Gérard Collomb représente un ancien monde, il n’est plus l’homme de la situation. Lyon ne lui appartient pas. Je crois que les Lyonnais sont très opposés à cette idée que Gérard Collomb - et peut être son épouse - seraient propriétaires de la ville de Lyon. Ils ont envie de passer à autre chose." Si l'importance des intentions de vote à gauche ne la "surprend pas", elle estime que cela leur pose "une exigence : la gauche et les écologistes, on a une responsabilité, c’est de se rassembler". À ses yeux, le rassemblement ne pourra se faire "qu'autour d'un projet", qui devra donner la priorité à l'environnement : "Comme je l'ai dit, l'état d’urgence n’est pas sécuritaire, il est écologique et démocratique." Plus largement, elle appelle à une nouvelle politique à Lyon : "les écoles sont saturées, il n'y a pas assez de crèches, les loyers se sont envolés… J'ai vu que Paris envisageait de recourir aux loyers plafonnés. J'avais proposé à Gérard Collomb qu'on les teste à Lyon, il n'a jamais voulu."

Combien d'élus pour réélire Gérard Collomb ?

À ses yeux, le rassemblement ne peut pas aller pour l'instant jusqu'au PS et encore moins à LREM. "Le PS, je vois qu’ils siègent toujours à la métropole avec En Marche. Tant qu’il n’y a pas de clarification, ce sera non. Il faudra poser des actes. Si Gérard Collomb est réélu maire de Lyon dans les prochaines semaines avec toute sa majorité, les choses seront claires. Mais on fera les comptes. J'en appelle aux élus socialistes ou à ceux qui pourraient se déclarer frondeurs : vont-ils voter Collomb ? À partir d'actes, on peut discuter. Sinon, c'est du blabla." Elle annonce d'ailleurs : "Il faudra comparer son score avec celui qu'il avait obtenu en 2014." Cet appel à une clarification, elle le lance aussi à David Kimelfeld : "Je suis prête à débattre avec lui, mais je jugerai sur des actes, sur la question des mineurs isolés, sur par exemple l'ouverture de la commission permanente du Grand Lyon à tous les groupes… Pour l'instant, il y a un côté girouette qui me gêne un peu. À quel moment s’est-il démarqué de Gérard Collomb ? Jamais jusqu’à présent."

 

Sondage exclusif : Collomb en tête mais menacé sur sa gauche

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