Le collectif pour un Pôle régional de promotion de la santé à l'Hôtel-Dieu interpelle les candidats à la mairie de Lyon sur le devenir de ce projet validé en 2008 avant d'être enterré.
Souvent évoquée tantôt comme un succès en devenir, tantôt comme un fiasco annoncé, la mue de l’Hôtel-Dieu en Grand Hôtel-Dieu -avec hôtel de luxe, commerces et cité de la gastronomie- a régulièrement été brandie pendant la campagne des municipales. Pourtant, aucun postulant au fauteuil de maire n’a évoqué la création d’un Pôle de promotion de la santé (PRPS) au cœur de cet ancien hôpital emblématique de la ville. L’idée n’est pourtant pas nouvelle et avait été validée sur le principe en 2008, par l’équipe municipale en place, comme le rappelle le collectif citoyen pour un PRPS à l’Hôtel-Dieu de Lyon, dans une lettre ouverte aux candidats à la mairie.
12.000 signataires d'une pétition
Pour le collectif, l’installation du PRPS au sein de l’hôtel-Dieu aurait un double objectif : "perpétuer un symbole puissant de la santé et de la solidarité dans cet ex-hôpital de centre-ville, riche d’histoire, et d’y bâtir un pôle régional cohérent, dynamique, novateur, en sciences humaines et sociales, au service de la population". "Ce pôle ouvert au partenariat serait aussi doté d’une mission pédagogique pour tous publics, à la fois tête de pont régionale et boîte à outils de la promotion de la santé", détaille le collectif dans sa lettre.
"Non soutenu par la municipalité, le projet du PRPS a pourtant obtenu l’appui du Conseil régional, qui a permis de financer une étude de faisabilité. De nombreuses associations, et de multiples composantes de la société civile, mais aussi, de façon plus ou moins personnelle, des élus de l’agglomération de tous bords firent connaître leur appui aux porteurs du projet". 12.000 personnes auraient d’ailleurs été signataires d’une pétition soutenant le projet.
Le collectif rappelle d’ailleurs qu’Eiffage "lors de la conférence d’attribution du marché public", se serait engagée à "tout mettre en œuvre pour aider les acteurs du PRPS à réaliser ce projet dans le nouvel Hôtel-Dieu". "A ce jour, aucune des institutions publiques ou privées précédemment citées n’a donné de signes conformes à leurs engagements au moment où les travaux doivent démarrer", déplore le collectif.
Et de conclure : "Dans une société en crise, durement affectée par le chômage et la précarité, touchant de plus en plus de nos concitoyens, et qui voit notamment progresser addictions, mais aussi souffrance mentale, stress au travail, dépression, suicide, troubles de l’alimentation, augmentations de pathologies en lien avec la dégradation de notre environnement, jamais la nécessité d’un espace partagé entre professionnels de la promotion et de la recherche en santé publique n’a été aussi nécessaire : le PRPS constituerait à cet égard une efficace réponse, à la fois locale et régionale".
Seul Paul Raveaud, colistier "Lyon citoyenne et solidaire" du 2e arrondissement, a pour l'heure publiquement réagi à cette lettre ouverte en exprimant son "soutien total.